Dérapage des finances publiques : Gabriel Attal défend son bilan devant le Sénat

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Dans un contexte de dégradation des finances publiques, Gabriel Attal, ancien Premier ministre, a pris la parole ce vendredi 8 novembre 2024 devant la commission des Finances du Sénat pour défendre les décisions budgétaires prises lors de son mandat. Affirmant avoir agi avec une « haute conscience de la tension » pesant sur les finances publiques, il a exposé les « décisions fortes » mises en œuvre pour limiter le déficit.

Des décisions budgétaires fortes pour endiguer la dérive

Attal a expliqué que son gouvernement avait fait face à des alertes précoces quant à la situation des finances publiques. « Nous avons révisé la prévision de croissance, rehaussé la cible de déficit et mis en place 20 milliards d’euros d’économies au cours de l’année », a-t-il affirmé, ajoutant que des mesures supplémentaires, telles qu’un budget d’État comportant 15 milliards d’euros d’économies, avaient été intégrées pour 2025.

Il a par ailleurs jugé « scandaleux » le procès médiatique et politique intenté contre Bruno Le Maire, l’ancien ministre de l’Économie. Il a souligné que Le Maire s’était toujours montré « soucieux de maintenir les comptes publics et de désendetter la France » dans des contextes de crise comme la pandémie de Covid-19 et l’inflation.

Un déficit qui atteint 6,1 % du PIB

Le déficit public pour 2024 devrait finalement atteindre 6,1 % du PIB, bien au-delà de la prévision initiale de 4,4 % annoncée en automne 2023, et réévaluée à 5,1 % au printemps. Selon Attal, cette dégradation s’explique en partie par une « chute brutale des recettes » observée fin 2023, imputée à des facteurs exogènes. Une mission de l’Inspection générale des finances aurait conclu que près de 80 % de cet écart de prévision provenait de facteurs indépendants de l’action gouvernementale.

L’ancien Premier ministre a rappelé l’urgence de maîtriser les dépenses publiques. Selon lui, c’est avant tout dans la révision des dépenses sociales, qui représentent plus de la moitié des dépenses publiques, que les efforts de redressement doivent être concentrés.

Attal a également insisté sur l’importance de promouvoir l’emploi pour rétablir l’équilibre budgétaire, notant que l’augmentation du nombre de Français actifs faciliterait le redressement des comptes. Il a précisé que les mesures d’économies prises, bien que difficiles, n’avaient pas été adoptées pour plaire aux agences de notation, mais pour répondre aux intérêts des Français.

Le Sénat entendra l’ancienne Première ministre Élisabeth Borne le 15 novembre prochain, dans le cadre de la mission d’information sur les finances publiques. Entre-temps, les débats se poursuivent autour du projet de loi de finances pour 2025, qui inclut un objectif de 60 milliards d’euros d’économies.

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