Le gouvernement de François Bayrou prépare activement le budget 2025, un exercice marqué par des incertitudes sur le déficit public et des négociations à venir avec les forces politiques. Lors du premier Conseil des ministres de l’année, la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, a déclaré que « l’objectif de déficit public pour 2025 sera le fruit des discussions » engagées avec les parlementaires.
Un déficit envisagé à 5,4 % du PIB
Selon plusieurs sources concordantes, le gouvernement viserait un déficit public de 5,4 % du PIB en 2025. Ce chiffre, supérieur aux 5 % ambitionnés par l’exécutif précédent, n’a pas été confirmé par Bercy. Le ministre de l’Économie, Eric Lombard, a toutefois précisé dans une interview récente que le déficit serait « un peu au-dessus de 5 % », afin de protéger la croissance économique. En 2024, le déficit est attendu à 6,1 % du PIB, une dégradation attribuée à l’absence de budget voté après la censure du gouvernement précédent en décembre dernier. Ce contexte rend la préparation du budget 2025 d’autant plus cruciale.
Pour associer les forces politiques à l’élaboration du budget, Eric Lombard et la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, ont entamé des consultations avec les groupes parlementaires. Ces rencontres, qui débuteront formellement lundi, incluront notamment les représentants socialistes, écologistes et communistes. Les conclusions de ces échanges devraient se traduire par des propositions d’amendements intégrées dans le texte budgétaire.
« Le déficit pourra se situer entre 5,4 %, 5,1 %, voire 4,8 %, selon les négociations », a précisé Sophie Primas. Le Premier ministre François Bayrou présentera les orientations principales lors de son discours de politique générale le 14 janvier, avec l’espoir d’une adoption du budget « à la mi-février ».
Des mesures fiscales en réflexion
En attendant, plusieurs pistes fiscales sont à l’étude pour ramener le déficit à un niveau maîtrisé. Parmi elles, la reconduction de la surtaxe sur les bénéfices des grandes entreprises, qui aurait dû rapporter 8 milliards d’euros en 2025, semble compromise en l’absence de cadre budgétaire validé. Une contribution exceptionnelle sur les hauts revenus, initialement estimée à 2 milliards d’euros, pourrait également être remplacée par une autre mesure de solidarité.
Eric Lombard, comparant sa mission à celle de Spider-Man, a affirmé aborder ses nouvelles responsabilités avec « sérénité » et confiance. « Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités », a-t-il déclaré, insistant sur la nécessité de bâtir un consensus au sein de l’Assemblée nationale.
Le ministère de l’Économie n’a pas confirmé une éventuelle révision à la baisse de la prévision de croissance pour 2025, évoquée à 0,8 % par certains médias contre 1,1 % initialement prévu. Les prévisions exactes seront dévoilées lors de la présentation officielle du budget. Face à ces défis économiques et politiques, le gouvernement espère trouver « un chemin » pour sortir de cette période d’instabilité, a souligné François Bayrou. La tâche s’annonce ardue, mais l’exécutif se montre déterminé à atteindre ses objectifs tout en préservant la confiance et la stabilité.