L’agence de notation Fitch a maintenu la note de la France à « AA- », tout en lui attribuant une perspective « négative », selon une annonce faite ce vendredi. Cette décision, bien que conservant la note actuelle, signifie qu’une dégradation de la note pourrait être envisagée à l’avenir. Fitch avait déjà alerté en avril sur un risque de baisse de la note en cas d’augmentation des déficits publics et de la dette. Depuis, la situation budgétaire s’est détériorée, avec des prévisions de déficit atteignant 6,1 % du PIB pour 2024, contre 4,4 % initialement annoncés.
L’agence exprime des inquiétudes sur la capacité de la France à contrôler son déficit et sa dette, qui devrait atteindre 118,5 % du PIB d’ici 2028. Fitch souligne également la fragmentation politique et le fait que le gouvernement actuel, en minorité, a du mal à adopter des mesures d’assainissement budgétaire efficaces. Selon ses prévisions, le déficit public français atteindra 5,4 % en 2025, loin des objectifs de ramener ce dernier sous la barre des 3 % d’ici 2029, comme promis par le gouvernement.
Face à cette annonce, le ministre de l’Économie, Antoine Armand, a réagi en « prenant acte » de la perspective négative, tout en soulignant les points forts de l’économie française, notamment sa diversité et la solidité de ses institutions. Le gouvernement, conscient des défis à venir, a présenté un projet de budget 2025 visant à réduire le déficit à 5 % du PIB dès 2025. Ce plan comprend 60 milliards d’euros d’économies, répartis entre baisses de dépenses publiques et hausses d’impôts. Cependant, Pierre Moscovici, président du Haut Conseil des Finances publiques, a prévenu que cette stratégie pourrait peser sur la croissance économique, prévue à 1,1 % en 2025, et compliquer davantage la réduction des déficits à moyen terme.
En conclusion, la France reste sous haute surveillance des marchés et des agences de notation, avec des incertitudes croissantes concernant la mise en œuvre des réformes nécessaires pour stabiliser ses finances publiques.