Les vestiges de Pompéi continuent de révéler les secrets de la vie quotidienne de l’Empire romain. Une équipe d’archéologues a récemment découvert un complexe thermal privé exceptionnel dans une villa somptueuse de la cité antique, offrant un aperçu fascinant du faste et des rituels sociaux des élites de l’époque. Cette trouvaille est saluée comme « la découverte du siècle » par Sophie Hay, archéologue impliquée dans ces fouilles.
Une structure monumentale et luxueuse
Le complexe thermal, considéré comme l’un des plus grands du genre jamais mis au jour à Pompéi, présente une succession de salles richement décorées, allant des vestiaires ornés de mosaïques aux fresques vibrantes du frigidarium (salle froide). Au cœur de cette dernière, une piscine impressionnante, capable d’accueillir jusqu’à vingt baigneurs, témoigne de la fonction sociale de ces bains privés. Ces espaces n’étaient pas de simples lieux d’hygiène, mais des sanctuaires de détente et de relations mondaines, réservés aux invités triés sur le volet par le propriétaire, vraisemblablement un notable influent de Pompéi.
La villa abritait également une salle de banquet attenante aux thermes, où les convives partageaient des repas somptueux à la lumière des chandelles, entourés de peintures murales représentant des scènes mythologiques grecques. Ces banquets servaient à renforcer les alliances politiques et à affirmer le statut social de l’hôte.
Un témoignage unique de l’ingénierie romaine
Outre son opulence, le complexe thermal se distingue par la sophistication de son ingénierie. Les pièces étaient chauffées grâce à un système de cavités murales et de planchers suspendus, permettant à l’air chaud de circuler. Une chaufferie, équipée de vannes et de tuyaux, acheminait l’eau vers les différentes salles, illustrant l’avancée technologique des Romains. Cependant, cette modernité reposait sur le travail harassant des esclaves, souvent relégués dans les conditions éprouvantes de ces zones techniques.
Un patrimoine figé dans la cendre
L’éruption du Vésuve en 79 apr. J.-C. a figé Pompéi sous un manteau de cendres, préservant avec une précision troublante ces lieux de vie. Les fouilles en cours dans cette villa ont également mis au jour des squelettes de deux individus, vraisemblablement des victimes de la catastrophe : une femme et un jeune homme, retrouvés avec des objets personnels, dont des bijoux en or et des pièces d’argent.
Ces découvertes, présentées par les archéologues comme un moment clé pour la compréhension de la société romaine, continuent de captiver le public et enrichissent le statut de Pompéi comme patrimoine mondial de l’UNESCO, attirant chaque année des millions de visiteurs émerveillés.