Une équipe d’archéologues américains et néerlandais a mis au jour ce qui pourrait être les premières traces d’un alphabet, datées de 2400 avant notre ère, soit 500 ans plus tôt que les plus anciens systèmes alphabétiques connus. Cette découverte exceptionnelle a été réalisée lors de fouilles à Tell Umm-el Marra, un site antique situé dans l’ouest de la Syrie, selon les travaux publiés récemment par l’Université Johns Hopkins.
Quatre cylindres d’argile gravés de symboles intrigants ont été retrouvés parmi des sépultures contenant des bijoux, des armes et des poteries. Ces inscriptions, bien plus anciennes que celles des alphabets apparus en Égypte vers 1900 avant notre ère, suggèrent que l’origine de l’écriture alphabétique pourrait être complètement révisée. « On pourrait voir les précurseurs des signes alphabétiques », a indiqué Pascal Butterlin, professeur à l’Université Panthéon-Sorbonne, d’après Franceinfo. Cette découverte marque une étape clé dans l’histoire de la communication écrite.
Les chercheurs estiment que ces symboles, encore non déchiffrés, pourraient avoir servi d’étiquettes décrivant le contenu de récipients ou l’identité de leurs propriétaires. « L’alphabet, avec sa simplification radicale par rapport aux systèmes idéographiques ou syllabiques, a permis une démocratisation de l’écriture, la rendant accessible au-delà des élites », explique Glenn Schwartz, responsable des fouilles. Cette découverte, une première dans cette région du monde, pourrait transformer notre compréhension des origines de l’écriture et des interactions culturelles de l’âge du bronze.