Première étoile d’une génération prodigieuse formée par Claude Bessy à l’École de Danse de l’Opéra de Paris et portée au sommet par Rudolf Noureev, Éric Vu-An était issu d’un milieu modeste. Né en 1964 à Paris d’un père nourricier vietnamien et d’une mère française, il grandit dans des conditions précaires et ignorait ses origines guadeloupéennes jusqu’à ses 30 ans. À 10 ans, il intègre l’École de Danse de l’Opéra de Paris, où il endure les moqueries en raison de son physique métissé. Malgré cela, Claude Bessy le protège et lui apprend à se défendre.
En 1979, à seulement 15 ans, il entre dans le ballet avec une dispense d’âge. Sa carrière prend son essor sous la direction de Noureev, qui le soutient face aux jalousies. En 1983, il brille dans le rôle de Basilio dans Don Quichotte. Ses performances, caractérisées par une noblesse et une sensualité maîtrisée, lui valent les ovations du public.
En 1986, Maurice Béjart le nomme étoile à l’issue d’une représentation d’Arepo, mais Noureev annule cette nomination. Éric Vu-An quitte alors l’Opéra de Paris pour suivre Béjart. Il entame ensuite une carrière internationale, notamment en Italie, et explore d’autres domaines artistiques, comme le théâtre et le cinéma.
En 2002, il revient à l’Opéra de Paris pour danser Don Quichotte, et à 38 ans, il commence à transmettre son savoir en tant que maître de ballet. Il dirige les ballets de Bordeaux, Avignon, Marseille, et en 2009, il prend la direction artistique du Ballet Nice Méditerranée. Sa programmation innovante et ses choix audacieux font rayonner le ballet sur la scène internationale.
Malgré la maladie diagnostiquée en 2022, Éric Vu-An reste déterminé à préserver le ballet de Nice. Il décède à l’âge de 60 ans, laissant un héritage durable dans le monde de la danse. Le maire de Nice, Christian Estrosi, et l’Opéra de Nice ont exprimé leur profonde tristesse, soulignant l’impact significatif de Vu-An sur la culture de la ville et le monde de la danse.