Gabriel de Broglie, figure intellectuelle et défenseur passionné de la langue française, s’est éteint à Paris le 8 janvier à l’âge de 93 ans. Membre de l’Académie française depuis 2001, il occupait le fauteuil 11, où il succédait à des personnalités telles qu’Alain Peyrefitte et Paul Morand. Issu d’une prestigieuse lignée aristocratique dont plusieurs membres ont marqué l’Académie, Gabriel de Broglie s’était également distingué comme historien, juriste, bibliophile et fervent défenseur du patrimoine culturel.
Sa carrière a débuté au Conseil d’État après des études à Sciences Po Paris et à l’ENA, avant de le conduire à des fonctions essentielles dans l’audiovisuel public. Directeur général adjoint de l’ORTF, puis directeur général de Radio France, il présida également l’Institut national de l’audiovisuel (INA) et participa activement à la régulation des médias en siégeant à la Haute Autorité de la communication audiovisuelle. Il a également présidé la Commission nationale de la communication et des libertés et celle de terminologie et de néologie, contribuant à l’enrichissement et à la préservation de la langue française.
Érudit, Gabriel de Broglie a laissé une empreinte indélébile dans le paysage historique avec ses travaux sur l’orléanisme et la monarchie de Juillet, dont il était un spécialiste reconnu. Élu chancelier de l’Institut de France en 2006, il occupa cette fonction jusqu’en 2017, marquant de son empreinte la gestion de ce haut lieu de savoir. « Il n’était pas seulement un grand serviteur de l’État, mais un homme de vaste culture et d’une élégance rare », a déclaré Xavier Darcos. Le décès de cet intellectuel de premier plan laisse l’Académie avec 36 membres, et un vide dans le monde des lettres et de la culture.