Christophe Chalençon, figure médiatique et controversée des Gilets jaunes, est décédé à l’âge de 58 ans des suites d’un cancer. Forgeron et résident de la commune de Sault, dans le Vaucluse, il s’était imposé comme l’un des visages les plus connus du mouvement social qui a secoué la France à partir de l’automne 2018. Porte-parole autoproclamé des revendications des Gilets jaunes, il s’était distingué par ses déclarations tranchées et ses propositions radicales, ce qui lui avait valu une notoriété marquée par de vives polémiques.
Apparu dès les premiers mois des manifestations, Christophe Chalençon défendait une ligne dure, appelant notamment à des réformes profondes du système politique et à une plus grande justice sociale. Dans plusieurs interviews, il s’est exprimé contre les élites et a plaidé pour une refonte des institutions françaises, notamment par la mise en place du RIC (Référendum d’Initiative Citoyenne). Sa visibilité a rapidement fait de lui une personnalité médiatique, souvent sollicitée par les chaînes de télévision et les médias en quête de porte-paroles du mouvement.
Christophe Chalençon s’est retrouvé régulièrement au cœur de controverses. Ses prises de position virulentes et ses appels à une « insurrection populaire » lui ont valu des critiques, tant au sein du mouvement qu’auprès du grand public. En février 2019, il a notamment été filmé déclarant qu’un groupe de paramilitaires était prêt à intervenir pour renverser le gouvernement, une déclaration qui a fortement entaché sa crédibilité.
Par ailleurs, Christophe Chalençon a également fait face à des démêlés judiciaires. En 2021, il avait été condamné à six mois de prison avec sursis pour incitation à la violence et à l’insurrection. En février 2023, il avait écopé de huit mois de prison ferme pour avoir proféré des menaces de mort contre des figures publiques, notamment le président Emmanuel Macron, l’ex-ministre de la Santé Olivier Véran, et une journaliste.
En mai 2019, Christophe Chalençon avait tenté de traduire sa notoriété en projet politique en se portant candidat aux élections européennes avec la liste Évolution citoyenne. Cette tentative, largement médiatisée, s’était soldée par un échec, la liste n’ayant recueilli qu’un score marginal.