Les colistiers des candidats à la présidence des États-Unis, le démocrate Tim Walz et le républicain J.D. Vance, se sont affrontés mardi soir lors d’un débat à New York. Respectivement choisis par Kamala Harris et Donald Trump, Walz et Vance se disputent la fonction de vice-président, et leur unique confrontation télévisée avant l’élection présidentielle du 5 novembre a permis de clarifier certaines des propositions phares de leurs candidats.
Malgré l’influence souvent limitée des débats vice-présidentiels sur le résultat final du scrutin, celui-ci a pris une importance particulière en raison du refus de Donald Trump de débattre avec Kamala Harris. Les thèmes de l’avortement, de l’économie et de la crise au Moyen-Orient ont dominé les échanges, qui se sont déroulés dans une atmosphère relativement civilisée, malgré une campagne marquée jusque-là par des rhétoriques très vives.
Immigration : accusations de « déshumanisation »
L’immigration a été au centre d’une des séquences les plus tendues du débat. Tim Walz a accusé J.D. Vance de « déshumaniser » les migrants en relayant une théorie mensongère selon laquelle des migrants haïtiens mangeraient des chats et des chiens, une idée également reprise par Donald Trump. Vance, pour sa part, a dénoncé les positions « radicales » des démocrates sur l’avortement, lui-même étant partisan d’une interdiction fédérale de l’interruption volontaire de grossesse. En réponse, Walz a affirmé que les démocrates défendaient la liberté de choix des femmes et se considéraient comme « pro-femmes ».
Les tensions au Moyen-Orient : des visions opposées
L’escalade entre Israël et l’Iran a également été un sujet de discussion, chacun défendant le style de leadership de son candidat. Tim Walz a critiqué Donald Trump, le qualifiant de « pas la personne qu’il nous faut », en particulier à son âge et compte tenu de ses préoccupations futiles, telles que la taille des foules à ses meetings. Il a salué la « solidité » de Kamala Harris, à qui il fait confiance pour diriger le pays. De son côté, J.D. Vance a défendu les qualités de Donald Trump, affirmant que ce dernier savait imposer le respect et maintenir l’ordre.
Climat et élections passées : des positions contrastées
Le débat a également porté sur la question du changement climatique, en particulier après le passage de l’ouragan Hélène. J.D. Vance, qui s’est montré climato-sceptique, a qualifié de « science bizarre » les positions des démocrates. Il a de nouveau refusé de reconnaître la défaite de Donald Trump lors de l’élection présidentielle de 2020. À l’issue du débat, Vance s’est vanté de sa performance, affirmant qu’il avait « tout explosé », tout en critiquant le « faible Q.I » de Tim Walz. De leur côté, les soutiens de Kamala Harris ont salué la « passion » de Walz.
Ce débat de 90 minutes aura aussi été l’occasion pour les deux colistiers de se faire connaître davantage du public américain, dans une campagne où leur notoriété reste limitée. La confrontation entre Tim Walz et J.D. Vance, bien que marquée par des différences tranchées sur les questions cruciales, aura permis aux électeurs de mieux cerner les positions et personnalités de ceux qui aspirent à devenir vice-président des États-Unis.