De la variole du singe à Mpox : un changement de nom pour combattre la stigmatisation

Entrevue 1

En novembre 2022, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a décidé de renommer la « variole du singe » en « Mpox ». Ce changement s’inscrit dans un contexte où le nom initial, trompeur et stigmatisant, posait plusieurs problèmes.

Découverte pour la première fois en 1958 dans des colonies de singes utilisées en recherche, cette maladie virale a été nommée « variole du singe » en raison des similitudes des lésions cutanées avec celles de la variole humaine. Cependant, cette appellation est incorrecte puisque les humains contractent généralement le virus par des rongeurs, et non par des singes.

Lors de l’épidémie de 2022, qui s’est étendue à une quarantaine de pays, l’utilisation du nom « variole du singe » a soulevé des préoccupations liées à la stigmatisation des pays africains. Les singes, souvent associés aux pays du Sud et particulièrement à l’Afrique, ont alimenté des discours discriminatoires, rappelant une longue histoire de comparaisons racistes entre les Noirs et les singes. Moses John Bockarie, un chercheur parmi une trentaine de scientifiques, a alors appelé à changer ce nom pour éviter toute connotation discriminatoire ou stigmatisante.

L’OMS, sensible à ces préoccupations, a entamé des discussions avec divers experts pour trouver un nouveau nom. Le but était de minimiser l’impact négatif associé à l’appellation « variole du singe ». En novembre 2022, après consultation avec des spécialistes de 45 pays, l’OMS a officiellement adopté le terme « Mpox », une abréviation de l’anglais « monkeypox ».

Ce changement de nom visait à réduire les risques de stigmatisation et à encourager les personnes touchées à chercher des soins sans crainte de discrimination. Si le nom a évolué, la maladie, elle, reste une menace, comme en témoigne la récente détection de nouveaux cas et d’un variant plus virulent en août 2024.

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