Ce dimanche 2 février, à 15 heures, sous les voûtes de la cathédrale Saint-Pierre de Rennes, Matthieu Laumonier prononcera un engagement définitif. À 32 ans, cet ancien externe en médecine va être ordonné prêtre pour le diocèse de Rennes par Mgr Pierre d’Ornellas. Une vocation tardive, nourrie par des années d’études médicales et un cheminement personnel longuement mûri.
Issu d’une famille installée à Thorigné-Fouillard, près de Rennes, il grandit dans une foi discrète, transmise par ses parents. « On allait à la messe, pas forcément tous les dimanches, mais la religion faisait partie de notre vie », confiait-il récemment. Son parcours scolaire au lycée de l’Assomption le mène ensuite tout naturellement vers la faculté de médecine. Un choix qui répond à son désir de servir et de comprendre la complexité du corps humain.
Durant son externat au CHU de Rennes, il découvre l’intensité de la pratique médicale : les urgences, les gardes harassantes, les drames et les espoirs. C’est dans ce cadre qu’il perçoit, sans encore le formuler clairement, un autre appel. « Je voulais me spécialiser en soins palliatifs. J’étais frappé par les questions spirituelles que soulevaient les patients en fin de vie », raconte-t-il. Mais à mesure que les années passent, il sent grandir en lui une autre vocation.
Un tournant décisif se produit lorsqu’il choisit, durant sa dernière année d’études, de vivre en immersion dans une paroisse rennaise, à Notre-Dame en Saint-Melaine. « J’ai partagé le quotidien d’un prêtre, j’ai découvert l’intensité de sa mission, son engagement total. Ça a été une révélation », explique-t-il. Ce qu’il prenait pour une idée lointaine devient une évidence. Peu après, il rédige sa lettre de demande d’entrée en propédeutique, l’année de discernement précédant le séminaire.
Après six années d’études de médecine, il abandonne les consultations et les diagnostics pour embrasser un autre type d’accompagnement. Sa formation le mène d’abord au séminaire Saint-Yves de Rennes, puis au séminaire Notre-Dame-de-Vie dans le Vaucluse, avant un stage pastoral à Bruz. Pendant ces années, il affine sa vision du sacerdoce, sans jamais renier son passé médical. « Mon expérience de médecin m’a appris à écouter, à être présent à la souffrance. Cela me servira toute ma vie de prêtre », assure-t-il.
Aujourd’hui, à quelques heures de son ordination, Matthieu Laumonier ne doute plus. Il s’apprête à s’engager dans une vie de service et de foi, prêt à répondre à un appel qu’il a longtemps laissé mûrir en lui. « Dire oui au Christ, c’est aussi dire oui au peuple de Dieu », confie-t-il avec sérénité. Dès demain, c’est un autre type de mission qui l’attend.