De députée marseillaise à chroniqueuse parisienne : Sabrina Agresti-Roubache rompt avec Marseille

Entrevue 1

Sabrina Agresti-Roubache, ancienne secrétaire d’État et en charge du plan « Marseille en Grand », a annoncé son éloignement de la cité phocéenne lors de sa première intervention en tant que chroniqueuse dans l’émission Les Grandes Gueules sur RMC. L’ex-députée de quartier est de Marseille, battue dès le premier tour des dernières législatives, affirme ne plus reconnaître sa ville natale, évoquant un profond malaise face à la montée de l’extrême droite.

Un « divorce » politique avec Marseille

« Je suis en instance de divorce avec Marseille », a-t-elle lancé d’emblée sur le plateau. Désormais installée à Paris, Sabrina Agresti-Roubache, qui a longtemps été présentée comme une figure montante du macronisme dans le sud, n’a pas caché sa déception face aux récents résultats électoraux de la ville. Lors des élections législatives de cet été, elle avait été éliminée dès le premier tour, obtenant seulement 23,61 % des voix dans la première circonscription des Bouches-du-Rhône, laissant le champ libre à une victoire du Rassemblement national.

« Je suis en colère contre Marseille », a-t-elle déclaré, expliquant que sa ville, qu’elle aime profondément, « bascule dans quelque chose qu'[elle] ne reconnaît pas ». Elle se dit incapable de comprendre comment « l’extrême droite fait autant de scores ». Agresti-Roubache pointe une fracture politique profonde, divisant Marseille en deux blocs distincts : « Un bloc LFI, clair, et un vote d’extrême droite, clair. Le bloc central a été décimé. »

Sabrina Agresti-Roubache, longtemps impliquée dans la vie politique locale, a été une actrice clé du plan « Marseille en Grand » sous l’égide du gouvernement, avant d’être secrétaire d’État en charge de la Citoyenneté. Malgré cette trajectoire, elle a récemment quitté Marseille pour Paris, exprimant son sentiment de rupture avec la ville. « Je suis une Marseillaise devenue Parisienne », a-t-elle ironisé, visiblement amère quant à la tournure politique prise par la ville.

Des tensions internes au gouvernement

Au-delà de la politique marseillaise, l’ancienne secrétaire d’État a également évoqué les tensions qu’elle a vécues au sein de l’exécutif. Elle a notamment raconté avoir été traitée de « cagole » par Marie Lebec, alors ministre en charge des Relations avec le Parlement, lors d’un déjeuner avec la presse. « On peut tout me dire, mais pas ça, et surtout pas dans mon dos », a déploré Agresti-Roubache.

Son avenir politique demeure incertain, mais il est clair que Sabrina Agresti-Roubache, figure emblématique de la politique marseillaise, marque une rupture avec sa ville natale, symbole d’une désillusion grandissante face aux transformations politiques qu’elle ne parvient plus à appréhender.

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