Le journaliste suédo-érythréen Dawit Isaak, détenu sans procès depuis 2001 dans une prison en Érythrée, a reçu le prestigieux prix Edelstam pour son courage exceptionnel en faveur de la liberté d’expression. Ce prix, décerné par une fondation suédoise en l’honneur du diplomate Harald Edelstam, récompense les individus démontrant une bravoure exceptionnelle dans la défense des droits humains.
Dawit Isaak, cofondateur de Setit — le premier journal indépendant d’Érythrée —, a été arrêté en septembre 2001 après que son journal ait publié des lettres appelant à des réformes démocratiques dans le pays. Il fut alors emprisonné sans inculpation ni procès, avec une vingtaine d’autres personnes, dont des journalistes, des ministres et des parlementaires. Depuis son arrestation, les autorités érythréennes n’ont donné aucune information sur son état de santé ou son lieu de détention, et plusieurs des personnes arrêtées avec lui sont présumées décédées.
Caroline Edelstam, présidente de la Fondation Edelstam, a exprimé son inquiétude pour la santé et le sort de Dawit Isaak, dénonçant cette situation comme une « disparition forcée ». Dawit Isaak, selon elle, représente un modèle de courage indéfectible face à l’oppression. Il est considéré aujourd’hui par Reporters Sans Frontières comme le journaliste détenu le plus longtemps au monde.
La cérémonie de remise du prix se tiendra le 19 novembre à Stockholm, où sa fille, Betlehem Isaak, acceptera la récompense en son nom. La Fondation Edelstam appelle également la communauté internationale à intensifier la pression sur les autorités érythréennes pour exiger la libération de Dawit et réclamer davantage de respect pour les droits humains.
L’Érythrée, où aucun média privé n’est autorisé depuis la fermeture de la presse indépendante en 2001, reste dirigée par le président Isaias Afwerki, au pouvoir depuis l’indépendance du pays en 1993. Aucun scrutin démocratique n’a eu lieu dans le pays depuis cette date, consolidant ainsi un régime où les droits de l’homme sont sévèrement restreints.