David Lisnard prône une rupture avec le conformisme technocratique

08 septembre, 2024 / Entrevue

Dans un entretien accordé au JDD, le maire de Cannes, David Lisnard, évoque son éviction de la course à Matignon, tout en appelant son parti, Les Républicains (LR), à participer activement au prochain gouvernement. Bien que son nom ait circulé pour le poste de Premier ministre, Lisnard n’éprouve aucune amertume quant à la nomination de Michel Barnier. Il estime que l’ancien négociateur du Brexit est un choix approprié pour mener le pays, à condition qu’il sache résister aux influences bureaucratiques.

Un changement de cap pour Les Républicains

David Lisnard affirme avoir été écarté par ceux qui, au sein de son propre camp, pensent déjà à l’élection présidentielle de 2027. Il critique les forces technocratiques et politiques qui ont, selon lui, bloqué sa nomination à Matignon. Cependant, il se montre pragmatique face à la nouvelle configuration politique. Selon lui, Les Républicains doivent désormais abandonner l’idée d’une opposition systématique au gouvernement de Michel Barnier, et saisir l’opportunité de participer activement à sa gestion.

« Il est crucial d’être immédiatement utile au pays », martèle Lisnard, tout en soulignant que la droite ne doit pas céder à la tentation du « en même temps », une référence implicite à l’approche centriste d’Emmanuel Macron. Il plaide pour une ligne politique clairement ancrée à droite, avec des réformes profondes en matière de sécurité, de migration et de confiance économique.

Vers une alternative pour 2027

Pour l’avenir, David Lisnard exhorte LR à préparer une véritable alternative politique en rupture avec des décennies de conformisme technocratique. Il redoute que ce système continue à affaiblir le pays et à nourrir les extrêmes. Si la participation au gouvernement peut être bénéfique, Lisnard insiste sur l’importance d’y intégrer des conditions fermes, en lien avec les principes de droite.

Quant à une éventuelle entrée de David Lisnard dans le gouvernement, il reste discret : « Ce n’est pas quelque chose que j’évoque dans une interview, surtout quelques heures après la nomination d’un Premier ministre. » Une déclaration qui laisse néanmoins la porte ouverte à toutes les spéculations.

David Lisnard fait donc le pari d’une droite réformée et plus engagée, prête à assumer des responsabilités gouvernementales, tout en restant fidèle à ses convictions.