« David Hallyday est humble et très bienveillant. C’est très agréable d’avoir un partenaire comme lui. » Interview de Saïda Jawad, à l’affiche de ‘Capitaine Marleau’ ce vendredi sur France 2
Depuis son lancement en 2015, la série Capitaine Marleau, diffusée sur France Télévisions, fait un véritable carton d’audience. Réalisée par Josée Dayan et portée par Corinne Masiero, la comédie policière réunit entre 4 et 7 millions de fidèles selon les épisodes. Ce vendredi sur France 2, un nouvel épisode sera diffusé, avec en têtes d’affiches David Hallyday, Romane Bohringer et Saïda Jawad, également connue pour avoir été la femme de Gérard Jugnot et l’ex-compagne de Jean-Luc Mélenchon. À l’occasion de la diffusion de Capitaine Marleau, Saïda Jawad nous a accordé une interview dans laquelle elle nous parle du tournage et de sa collaboration avec Josée Dayan et David Hallyday. Elle nous nous donne également sa vision de la situation politique en France…
Jérôme Goulon : Vous êtes à l’affiche ce vendredi d’un épisode de Capitaine Marleau. Cette série fait un véritable carton depuis sa création Comment expliquez-vous ce succès ?
Saïda Jawad : Il me semble que la gouille de Corinne, les petites allusions, les plaisanteries glissées à la volée, l’air de rien, tout comme les clins d’œil liés à l’actualité y sont pour beaucoup. Mais également le choix de Josée Dayan de mettre face à Corinne des acteurs connus du grand public. Et puis, il y a également les enquêtes.
C’est vous qui avez postulé pour jouer dans un épisode de Capitaine Marleau ?
En quelque sorte, oui. J’en ai parlé à une amie qui elle-même en a parlé à une autre amie. Josée Dayan a été mise au courant. Et quelques semaines plus tard, je recevais l’appel de Josée. Un vrai cadeau puisque cela faisait bien longtemps que je souhaitais tourner pour Josée, mais je n’avais jamais osé faire le pas.
Vous avez été bien intégrée dans l’équipe ?
Oui, très bien. Dans cet épisode, nous sommes une bande d’amis de longue date. Alors en dehors du tournage, le groupe s’est formé naturellement.
Comment s’est passée votre collaboration avec Josée Dayan ?
J’étais ravie. C’était très enrichissant ! J’avais hâte d’approcher sa manière de travailler avec les acteurs, et aussi hâte de me nourrir de son expérience derrière la caméra. Chaque jour, j’étais comme une élève, en apprentissage, cela m’a vraiment plu. Puis, il y a l’énergie de Josée, son tempérament, sa culture cinématographique, son amour pour les acteurs… C’est une passionnée, c’était un vrai régal.
Vous avez donné la réplique à Romane Bohringer et David Hallyday. Parlez-nous un peu de ces deux acteurs…
Avec Romane et David, cela s’est très bien passé, tout comme avec mes autres camarades de jeu. Étant donné que nous formions un groupe d’ami pour les besoins du scénario, cela n’a pas était difficile de se rapprocher les uns des autres. En ce qui concerne David Hallyday, c’est quelqu’un d’humble et de très bienveillant. Dans le travail, il est consciencieux, attentif et travailleur. C’est très agréable d’avoir un partenaire comme lui. Quant à Romane, c’est aussi une chouette belle personne. Et dans le travail, elle est davantage sur la réflexion du personnage, du scénario, ce qui est aussi très intéressant. Tous deux sont de chouettes acteurs et de vrais bons camarades de jeu.
Il y a quelques années, vous avez interprété le rôle de Rachida Dati, actuelle ministre de la Culture. C’est une femme qui vous inspire ?
Oui, elle est inspirante. J’aime son caractère conquérant. Et l’avoir interprété a été une très belle expérience. À l’époque, sa venue dans le gouvernement Sarkozy en tant que ministre issue de l’immigration s’est matérialisée par une vague d’admiration et d’espoir. Et je dois dire qu’au-delà d’une certaine fierté de la voir partie prenante d’un gouvernement, elle a su incarner la réussite. Avec son arrivée, je me disais que le plafond de verre explosait. Que ces freins invisibles éclateraient. Que tout deviendrait possible, enfin ! Possible de faire de nos rêves une réalité.
Si on vous proposait d’incarner une autre femme politique, qui aimeriez-vous jouer ?
Je me souviens que lors d’une promo d’un de mes films produits par Dominique Besnehard, Dominique avait lancé l’idée de faire le film La conquête version la gauche. Et il me voyait bien incarner Najat Vallaud-Belkacem. C’est une bonne idée !
Et une autre femme non issue du milieu politique, ce serait qui ?
Frida Kahlo, cette artiste peintre mexicaine du XXe siècle. J’adorerais ! Pour ce qu’elle est, pour sa vie mouvementée, pour sa détermination, pour les épreuves qu’elle a endurées. Pour son engagement politique. Pour ses œuvres, 143 tableaux parmi lesquels 55 autoportraits. Et dans un autre style, Malala Yousafzai, mais je suis un peu vieille pour l’incarner. (Rires) Sinon, oui j’ai d’autres figures en tête.
On sait que vous avez été la compagne de Jean-Luc Mélenchon. Que pensez-vous de la situation politique de la France actuellement, dans un pays qui semble plus divisé que jamais ?
Je pense plutôt à la situation des Français, où joindre les deux bouts devient un vrai parcours du combattant. Celles et ceux qui ont travaillé et cotisé toute une vie pour finir par obtenir une retraite misérable. Celles et ceux dont le pouvoir d’achat chute alors que le coût de la vie et les taxes augmentent. On marche sur la tête ! Je pense aux tout jeunes et à leur avenir. Aux étudiants davantage en difficultés, quel horizon s’offre à eux ? À nos anciens souvent laissés pour compte par manque de moyen. Au corps médical en apnée. Aux écoles, à l’insécurité, aux inégalités sociales et j’en passe… Je ne suis véritablement pas de nature pessimiste, mais forcée de constater que la France se porte mal. La plupart des Français en ont assez de subir, de courber le dos, de survivre. Les Français ne sont plus heureux.
Quel message voudriez-vous faire passer aux Français ?
Dans le contexte actuel, il est difficile de délivrer un message. Mais ce qui me vient spontanément en tête est : même dans les épreuves les plus rudes, tenter de trouver de menus petits bonheurs chaque jour, c’est déjà ça que la société ne vous prendra pas.
Revenons à votre actualité. Après Capitaine Marleau, vous serez à l’affiche de Nouvelles Héroïnes, sur France 2. Parlez-nous de ce projet…
J’ai tourné un segment de la collection de courts et moyens-métrages Nouvelle Héroïnes pour France 2, intitulé Madame Faïza et Docteur Love d’Anissa Daoud. J’incarne Madame Faïza et Docteur Love, une maman vivant dans une cité reconvertie en sexologue. C’était pour moi important de camper ce personnage car je désirai interpréter un rôle à l’opposé de ce qu’on me propose, une façon de casser mon image. C’est assez jouissif. Faïza est une maman d’une soixantaine d’années, elle a deux grands enfants. Avec la réalisatrice, on a fait ce travail minutieux de me vieillir, allant des cheveux grisonnants aux rides, tout en me donnant une silhouette de mama. Et aussi, travailler sur l’accent et le phrasé. C’était très intéressant.
On lit souvent de vous que vous êtes une actrice inclassable. Il y a des rôles qui vous conviennent mieux que d’autres ?
Ah oui ? À vrai dire, il n’y pas de rôles qui me conviennent mieux ou plus que d’autres. En ce qui me concerne, il y a des personnages. Des personnages où réside en chacun d’eux une pépite. Une pépite à trouver, à creuser, à polir pour ensuite l’incarner avec sincérité et justesse. Enfin, il faut en permanence rester ouvert aux propositions de rôles et également passer des castings pour élargir le champ des possibles.
On va également vous retrouver au cinéma début 2025 dans L’Amour est surcoté. Parlez-nous de ce film…
C’est un film à mon sens écrit et réalisé par un petit génie de la comédie : Mourad Winter. Il a un vrai sens du dialogue, il laisse part à l’improvisation, il capte le moindre sens de la comédie chez l’acteur et n’hésite pas à l’exploiter. Il est également attentif à l’aspect émotionnel de ses personnages, il cherche ce qu’il a de meilleur en chaque acteur afin de mettre en avant une interprétation juste, drôle et touchante.
Vous avez d’autre projets ?
Oui. J’ai aussi en tête le théâtre. De fait, j’ai écrit une pièce où deux femmes de générations différentes s’affrontent et se confrontent. C’est entre les mains de producteurs. Aussi, pour le reste, je le dirai en temps voulu.
Un mot à ajouter ?
Rendez-vous le 4 octobre à 21h devant France 2 ! C’est un plaisir de m’adresser à vos lecteurs. J’ai beaucoup de gratitude envers le public, et je suis ravie qu’ils puissent me connaître un peu mieux. Je vous remercie pour cette interview !