Dans un entretien accordé au Journal du Dimanche, Éric Trappier, PDG de Dassault Aviation, confirme que son groupe étudie la possibilité de produire jusqu’à cinq Rafale par mois. Une perspective rendue nécessaire par la montée des tensions internationales et par les annonces d’Emmanuel Macron, cette semaine à Luxeuil, visant à renforcer la dissuasion nucléaire française.
Aujourd’hui, Dassault livre plus de deux Rafale chaque mois et vise trois appareils mensuels dès 2026, puis quatre d’ici 2028. Mais face à la demande grandissante, notamment en provenance de l’armée française, de l’Inde et possiblement du Portugal, le constructeur envisage d’aller plus loin. Les incertitudes autour des commandes de F-35, suspendues dans certains pays à cause de l’imprévisibilité de Donald Trump, pourraient également offrir des opportunités.
Dans cet entretien au JDD, Éric Trappier pointe aussi l’impact des droits de douane américains sur la chaîne d’approvisionnement européenne et appelle à bâtir une position de force. Il soutient la volonté de Bruxelles d’imposer une préférence européenne dans l’achat de matériel militaire, tout en se montrant prudent sur l’idée d’un « Airbus de la défense ». Pour lui, la clé du succès réside dans « l’Europe des compétences ».