Danone, l’un des premiers adoptants du Nutri-Score, a annoncé le retrait imminent de ce système d’évaluation de ses yaourts à boire. Ce changement fait suite à une récente mise à jour de l’algorithme de notation qui a sévèrement impacté les scores de certains produits phares de l’entreprise.
Lors de sa mise à jour en début d’année, le Nutri-Score a modifié son algorithme pour mieux différencier les produits en fonction de leur qualité nutritionnelle. Notamment, les yaourts à boire ont été reclassés dans la catégorie des boissons, ce qui a entraîné une baisse notable de leur notation, passant souvent de A ou B à D.
Danone conteste cette nouvelle méthodologie, arguant que les yaourts à boire ne devraient pas être comparés aux boissons telles que les sodas ou les jus de fruits, car ils sont consommés différemment. Le porte-parole de Danone, s’exprimant sur cette question, a déploré la comparaison faite entre les yaourts liquides et les boissons sucrées, soulignant que cela ne reflète pas la réalité de la consommation des produits.
Cette décision a suscité des critiques de la part de plusieurs figures du secteur de la santé publique, y compris Serge Hercberg, professeur de nutrition à l’université Sorbonne Paris Nord et créateur du Nutri-Score. Hercberg défend la mise à jour, expliquant que la consommation de yaourts à boire en dehors des repas peut conduire à une surconsommation, surtout chez les jeunes.
Des associations de consommateurs, telles que Foodwatch et l’UFC-Que Choisir, ont également exprimé leur mécontentement, qualifiant le retrait de Danone de « marche arrière inadmissible ». Elles soulignent que l’approche volontaire du Nutri-Score ne suffit pas à garantir une information transparente pour les consommateurs.
En réponse à la controverse, Danone a indiqué étudier d’autres systèmes d’étiquetage nutritionnel, comme le HSR (Health Star Rating) utilisé en Australie, tout en appelant à un étiquetage harmonisé au niveau européen qui soit scientifiquement fondé.
Le débat autour du Nutri-Score, et plus largement des systèmes d’étiquetage alimentaire, se poursuit alors que les consommateurs et les experts en santé publique réclament plus de clarté et de transparence dans les informations nutritionnelles des produits alimentaires.