Damien Deroubaix à la BnF : Une immersion sombre entre gravure et apocalypse

Entrevue 1

La Bibliothèque nationale de France (BnF) expose pour la première fois Damien Deroubaix, artiste français né en 1972, dont l’œuvre profondément sombre et symbolique, ancrée dans les maux de la société contemporaine, dialogue avec les chefs-d’œuvre de la gravure classique. L’exposition, intitulée En un jour si obscur, propose plus de soixante-dix pièces de Deroubaix – peintures, estampes, panneaux gravés et sculptures – qui côtoient les œuvres de grands maîtres comme Dürer, Rembrandt et Gauguin. Entre death metal et figures allégoriques, Deroubaix mêle références aux icônes de la Renaissance et de la culture populaire, créant un univers singulier où la mort et l’obscurité prennent une place centrale.

Le parcours de l’exposition, installé dans la galerie Mansart, se déploie en trois sections : Apocalypses, Chaos, théâtre du monde, et Vanités, portrait de l’artiste en chaman. La première partie met en avant les influences médiévales et renaissantes de l’artiste, à travers des créatures monstrueuses et des figures de mort inspirées d’artistes tels que Hans Baldung et Albrecht Dürer. Avec un style graphique puissant, Deroubaix s’inspire également de l’œuvre de Goya et de Picasso pour dénoncer les horreurs de notre temps dans la section Chaos, où des squelettes et créatures fantastiques rappellent l’intensité dramatique de ses prédécesseurs.

La dernière partie explore la dimension introspective de Deroubaix avec des œuvres évoquant les derniers autoportraits de Gauguin et Van Gogh. Là, il interroge la mortalité humaine à travers des natures mortes et des portraits en interaction avec ses gravures. Cette exposition, à découvrir jusqu’au 16 février 2025 au site Richelieu de la BnF, offre une plongée fascinante dans l’univers foisonnant et ténébreux de Deroubaix, où l’art classique se mêle au moderne pour explorer les complexités de l’âme humaine.

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