Le gouvernement présente ce mercredi en Conseil des ministres un projet de loi d’urgence pour la reconstruction de Mayotte, dévastée par le cyclone Chido le 14 décembre 2024. Le texte prévoit notamment de déroger aux règles d’urbanisme et des marchés publics pendant deux ans, afin de faciliter la reconstruction des écoles, infrastructures et logements.
L’objectif principal est de rétablir les conditions de vie des habitants tout en préparant une reconstruction durable. Concernant les écoles, particulièrement touchées dans ce département où un habitant sur deux est mineur, l’État pourra directement assurer leur construction ou rénovation jusqu’en 2027. L’Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (EPFAM) se verra attribuer la mission de coordonner ces travaux, sous la supervision d’une personnalité désignée.
Une disposition polémique concerne la possibilité d’exproprier des terrains avant d’en identifier les propriétaires, avec une indemnisation prévue ultérieurement. Par ailleurs, des mesures économiques temporaires, comme la suspension des cotisations sociales et le renforcement de l’indemnisation du chômage partiel, seront appliquées jusqu’au 31 mars 2025.
Le projet est critiqué pour son silence sur les bidonvilles. François Bayrou, lors de sa visite fin décembre, avait promis des actions pour empêcher leur reconstruction, mais aucune disposition concrète n’a été incluse. L’ancien député Mansour Kamardine dénonce un texte « inacceptable » qui ne répond pas aux « vraies urgences » de l’archipel. La députée Estelle Youssouffa, quant à elle, réclame une priorité donnée aux entrepreneurs locaux dans les contrats de reconstruction.
Ce texte, qui doit être examiné par la commission des Affaires économiques à partir du 13 janvier et en séance le 20 janvier, intervient alors que Mayotte peine à se relever de la catastrophe. Le cyclone Chido, le plus meurtrier depuis 90 ans, a causé la mort de 39 personnes et blessé plus de 5 600 autres.