La Corée du Sud traverse une crise politique majeure. Vendredi, le président par intérim, Han Duck-soo, a été destitué par les députés, marquant une première dans l’histoire du pays. Ce vote intervient après le limogeage, le 14 décembre, du président Yoon Suk Yeol, accusé d’avoir tenté d’instaurer la loi martiale début décembre.
La destitution de Han Duck-soo a été votée à l’unanimité des 192 députés présents, malgré les protestations des élus du parti au pouvoir, le Parti du pouvoir au peuple (PPP). Le ministre des Finances, Choi Sang-mok, a été désigné pour assurer l’intérim.
Han est accusé d’avoir entravé l’enquête sur la tentative de rébellion de son prédécesseur et de refuser la nomination de trois juges à la Cour constitutionnelle, empêchant ainsi l’avancée des procédures. Cette institution doit statuer d’ici six mois sur la destitution définitive de Yoon Suk Yeol. En l’absence des juges manquants, une décision unanime des six juges restants serait nécessaire pour confirmer son éviction.
Pendant ce temps, Yoon Suk Yeol fait l’objet d’une enquête pour rébellion, un crime passible de la peine de mort. Déjà convoqué deux fois par le Bureau d’enquête sur la corruption, il a refusé de se présenter et a reçu une nouvelle convocation pour dimanche.
Cette crise politique fragilise la quatrième économie d’Asie. Avant même l’annonce de la destitution, le won sud-coréen a atteint son plus bas niveau en 16 ans face au dollar, illustrant les inquiétudes des investisseurs.