Face aux provocations algériennes qui se multiplient depuis plusieurs semaines, la tension entre Paris et Alger ne cesse de s’intensifier. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, a plaidé ce dimanche pour une révision drastique des accords franco-algériens de 1968, jugés obsolètes et nuisibles à la souveraineté nationale. « Cet accord est daté et n’a plus lieu d’être. Il a créé une distorsion injuste dans notre politique migratoire », a-t-il déclaré sur BFMTV, réaffirmant ainsi sa volonté d’établir un « rapport de force » avec Alger.
Un accord dépassé
Signé le 27 décembre 1968, cet accord bilatéral accorde des facilités uniques aux ressortissants algériens, leur permettant de s’établir et de travailler en France avec des conditions privilégiées par rapport aux autres nationalités. Cette situation, pour Retailleau, est devenue un frein à la maîtrise de la politique migratoire française, entravant la souveraineté du pays et alimentant des flux migratoires incontrôlés. « Nous ne pouvons plus être les seuls à accorder de tels privilèges. Il est temps de renégocier ou de mettre fin à cet accord », a-t-il martelé.
Cette position de fermeté intervient dans un contexte de provocations répétées de la part d’Alger. En juillet 2024, l’Algérie a rappelé son ambassadeur suite au soutien de la France au plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental. Plus récemment, elle a refusé l’admission d’un influenceur expulsé de France, le renvoyant directement à Paris, un geste perçu comme une humiliation. Retailleau a dénoncé ces actes d’« agressivité », affirmant que « la France a fait tout ce qu’elle pouvait sur le chemin de la réconciliation, mais en retour, nous n’avons eu que des gestes d’agression ». Il a également évoqué l’emprisonnement de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, symbole des atteintes aux libertés fondamentales par le régime algérien, et a plaidé pour des actions fermes en soutien aux défenseurs de la liberté d’expression.
Un consensus émergent
Dans l’Hexagone, un consensus semble se dessiner autour de la nécessité de durcir la politique migratoire et de mettre un terme aux avantages accordés à l’Algerie. « Une majorité d’électeurs, y compris à gauche, souhaitent une reprise en main », a assuré Retailleau, appelant à une position plus ferme vis-à-vis des étrangers en situation irrégulière.
Face à une Algérie de plus en plus hostile, le ministre de l’Intérieur prône un retour à une politique migratoire plus stricte et la fin des privilèges accordés aux ressortissants algériens. Pour lui, seule une politique de fermeté permettra de rétablir la souveraineté de la France et de mettre un terme à des relations bilatérales déséquilibrées.