Vague de contestation au sein de la commission pour l’efficacité gouvernementale aux États-Unis. Vingt et un fonctionnaires fédéraux, intégrés au Doge, l’agence supervisée par Elon Musk pour réformer l’administration américaine, ont présenté leur démission collective mardi 25 février. Dans une lettre adressée à la Maison-Blanche, ils dénoncent la volonté de « démanteler » des services publics essentiels et critiquent une transition « chaotique » depuis le retour de Donald Trump au pouvoir.
Ces agents, auparavant rattachés au United States Digital Service (USDS), avaient pour mission d’améliorer les services numériques gouvernementaux depuis 2014. Leur intégration forcée au Doge, une structure mise en place dès l’investiture de Donald Trump en janvier, a été perçue comme un détournement de leur expertise au profit d’une stratégie de réduction drastique des effectifs fédéraux.
Dans leur courrier, les démissionnaires affirment refuser d’être complices d’un affaiblissement des infrastructures publiques. « Nous n’utiliserons pas nos compétences techniques pour compromettre les systèmes informatiques gouvernementaux, fragiliser la protection des données des citoyens ou mettre en péril des services cruciaux », expliquent-ils. Ils dénoncent également des pressions exercées dès le lendemain de l’investiture de Trump, avec des interrogatoires musclés sur leur loyauté politique, puis un premier licenciement massif mi-février, affectant des experts en sécurité sociale, aide fiscale ou réponse aux catastrophes.
Elon Musk, qui n’a officiellement aucun portefeuille ministériel mais détient un statut d’« employé spécial », est à la tête de cette restructuration gouvernementale appuyée par Trump. Le milliardaire a réagi à ces démissions sur son réseau X, minimisant leur impact et affirmant que « s’ils n’avaient pas démissionné, ils auraient été virés ».
Cette fronde intervient alors que les deux millions de fonctionnaires fédéraux ont reçu la semaine dernière un ultimatum inédit, les sommant de justifier leur utilité sous peine de licenciement. Selon plusieurs sources, des ingénieurs du Doge travaillent même sur un logiciel destiné à accélérer ces renvois, illustrant l’ampleur du bras de fer engagé par l’administration Trump pour remodeler la bureaucratie fédérale.