Crise agricole : la FNSEA met la pression sur Michel Barnier et dénonce des promesses non tenues

12 septembre, 2024 / Entrevue

Ce jeudi, Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, a exprimé son mécontentement face aux promesses non respectées de l’exécutif envers les agriculteurs. Lors de son passage sur BFMTV, il a souligné le sentiment d’avoir été « floué » depuis les mobilisations massives de l’hiver dernier, qui avaient vu les agriculteurs défiler en masse pour défendre leurs intérêts.

Rousseau a rappelé que les engagements pris en janvier, en pleine crise agricole, n’ont pas été suivis d’actions concrètes. Parmi les problèmes évoqués, il a pointé du doigt la pire récolte de blé depuis 40 ans, de mauvaises vendanges, ainsi que des crises sanitaires affectant le secteur de l’élevage. Le patron de la FNSEA a ajouté que la dissolution de l’Assemblée nationale en juin avait interrompu le parcours législatif d’un projet de loi axé sur la souveraineté alimentaire, qui devait répondre aux attentes des agriculteurs.

Dans un climat politique qu’il décrit comme « confus », Arnaud Rousseau a averti que « les mêmes causes produisent les mêmes effets », laissant ainsi présager un retour des mobilisations sociales. Il a donné un mois au nouveau Premier ministre, Michel Barnier, pour apporter des réponses concrètes, soulignant l’urgence de la situation.

Ancien ministre de l’Agriculture et fin connaisseur des rouages européens, Michel Barnier est attendu au tournant par les agriculteurs. S’il a assuré que les questions agricoles figuraient en haut de ses priorités, la FNSEA exige désormais des actes tangibles. Un projet de loi portant sur les retraites agricoles, la compétitivité et la reconnaissance de l’agriculture comme intérêt général pourrait être présenté à son gouvernement. Rousseau a d’ailleurs sollicité une rencontre urgente avec Barnier, qui a répondu être en cours de constitution de son équipe.

Face à la colère montante, les agriculteurs espèrent que les promesses faites en janvier seront enfin tenues, sous peine de voir le mouvement social repartir de plus belle.