Crash de la Caravelle Ajaccio-Nice : la plongée sur l’épave autorisée

Crash de la Caravelle Ajaccio-Nice : la plongée sur l’épave autorisée

La juge d’instruction en charge du dossier à Nice vient de donner son accord pour étudier la faisabilité d’une plongée sur l’épave de la Caravelle Ajaccio-Nice, qui s’était abîmée en mer le 11 septembre 1968, causant la mort de 95 personnes. Cette décision, très attendue par les familles des victimes, ouvre la possibilité d’effectuer des prises de vues sous-marines et d’envisager un éventuel repêchage de certaines pièces de l’avion.

L’avocat de l’association des familles de victimes, Me Paul Sollacaro, a confirmé la délivrance d’une commission rogatoire par la juge d’instruction pour désigner des experts chargés d’étudier la faisabilité de cette mission. Il rappelle que cette décision s’inscrit dans la continuité du soutien exprimé par le parquet de Nice en novembre dernier ainsi que par l’Élysée, qui s’était engagé à mettre tous les moyens à disposition de la justice. L’épave de la Caravelle AF 1611 repose à environ 2 000 mètres de profondeur au large d’Antibes. Localisée après le crash, elle n’avait jamais été explorée de manière approfondie.

Initialement, l’enquête pour homicide involontaire avait été clôturée en 1973 par un non-lieu, la justice ayant privilégié la thèse d’un incendie survenu dans une cabine-toilette. Cependant, en 2012, une nouvelle instruction a été ouverte pour dissimulation, destruction et soustraction de preuves. Depuis plusieurs années, des doutes persistent sur les causes réelles du drame. En 2018, la justice avait demandé la levée du secret-défense pour examiner l’hypothèse d’un tir accidentel de missile depuis la base militaire du Levant, près d’Hyères. Mais les documents transmis en 2019 par le ministère des Armées avaient été jugés « très insatisfaisants » par les familles.

Selon le procureur de la République de Nice, plusieurs témoignages et éléments matériels suggèrent que des autorités civiles et militaires auraient pu entraver la manifestation de la vérité. La plongée sur l’épave pourrait donc permettre de collecter de nouvelles preuves et lever le voile sur les circonstances réelles du crash. Les familles des victimes espèrent que cette opération sera menée rapidement et qu’elle apportera des réponses après plus de 55 ans d’attente.

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