L’ancien ministre sud-coréen de la Défense, Kim Yong-hyun, a été arrêté, a rapporté la presse locale ce dimanche. Cette arrestation survient dans le cadre de l’enquête sur la tentative d’imposition de la loi martiale par le président Yoon Suk Yeol, une décision qui a provoqué une profonde crise politique et sociale en Corée du Sud.
Une tentative avortée sous pression populaire et parlementaire
Kim Yong-hyun, en poste au moment des faits, avait déjà présenté sa démission après l’annonce surprise, mardi soir, de l’instauration d’un état d’exception par le président Yoon Suk Yeol. Cette déclaration de loi martiale, largement dénoncée par l’opposition et la société civile, n’a duré que six heures. Face à une mobilisation massive dans les rues et aux protestations du Parlement, le président a été contraint d’abroger cette mesure dans l’urgence.
La tentative de loi martiale a déclenché une vague d’indignation à travers le pays. Selon la police, environ 150.000 personnes se sont rassemblées samedi devant le Parlement pour exiger la démission de Yoon Suk Yeol. Les organisateurs revendiquent un million de manifestants.
Une motion de destitution avortée
Samedi soir, une motion de destitution visant le président a été soumise au vote parlementaire. Cependant, le scrutin a échoué en raison du boycott des députés du Parti du pouvoir au peuple (PPP), la formation politique de M. Yoon. Seuls 195 parlementaires ont participé, manquant ainsi le quorum requis de 200 voix.
Pour justifier cette stratégie, le chef du PPP, Han Dong-hoon, a déclaré que le blocage de la motion visait à éviter une « fracture nationale grave et un chaos institutionnel ». Le parti a néanmoins affirmé avoir obtenu l’engagement du président de se retirer, assurant que ses fonctions seraient désormais en grande partie exercées par le Premier ministre et la direction du PPP.
Kim Yong-hyun, interdit de quitter le territoire depuis sa démission, est désormais au cœur de l’enquête pour son rôle présumé dans cette tentative controversée. Par ailleurs, une procédure judiciaire pour « rébellion » a été ouverte contre le président Yoon Suk Yeol. Ces développements témoignent de l’ampleur de la crise politique qui secoue la Corée du Sud.
Les regards restent tournés vers les prochaines étapes de cette crise sans précédent, alors que le pays cherche à retrouver une stabilité politique et institutionnelle.