COP29 : Agnès Pannier-Runacher ne se rendra pas à Bakou
Inflexible Agnès Pannier-Runacher. Quand quelqu’un s’attaque à la France, la ministre de la transition écologique se montre ferme. D’autant plus quand il s’agit d’un dictateur. Agnès Pannier-Runacher annonce ce mercredi qu’elle ne se rendra pas à la COP29 à Bakou (Azerbaidjan).
Une décision définitive suite aux attaques « inacceptables » du président de l’Azerbaïdjan, Ilham Aliev, « contre la France et l’Europe« . Dans son discours, le virulent chef de l’Etat azéri avait dénoncé le passé colonial de la France, sans aucun rapport avec le sommet écologique.
Parlant alors de « crimes » du « régime du président Macron » en Nouvelle-Calédonie. Oser parler de « crimes » sous la Présidence Macron quand on sait ce qui passe depuis des décennies en Azerbaïdjan, pays géré par un Président totalitaire, c’est osé.
Mais cela n’empêche pas certains représentants de l’Union Européenne de prêter allégeance à Ilham Aliev. Alors même que les institutions européennes parlent de « violations graves » des droits humains dans ce pays. « Un partenaire de confiance » selon Ursula Von Der Leyen, la présidente de la commission européenne. Là aussi, il fallait oser.
Pour rappel, l’Azerbaïdjan a mené en 2023 une épuration ethnique, violant le droit international, et déplacer plus de 100 000 habitants de leur territoire ancestrale, l’Artsakh, afin d’y installer des populations azéries. Des églises ont été transformées à la hâte en mosquées, des monuments protégés ont été rasés, l’Azerbaïdjan tente d’effacer toute trace d’un passé millénaire.
Quelques mois avant, d’autres graves violations ont eu lieu : attaques contre le territoire arménien, utilisation de phosphore blanc (substance chimique interdite), otages détenus dans des conditions inhumaines, etc. Le Président Aliev a aussi déclaré publiquement vouloir annexer l’Arménie, sans que l’Union Européenne ne s’en émeuve.
Ainsi, ces derniers mois, l’Azerbaïdjan a été accusé par la France, preuves à l’appui, d’ingérence pendant les récentes émeutes en Nouvelle-Calédonie. Le dictateur cherche à déstabiliser le gouvernement Macron, coupable à ses yeux de soutenir la petite Arménie, qu’il aimerait tant engloutir.
À l’Assemblée Nationale, lors de la séance de questions au gouvernement, Agnès Pannier-Runacher a parlé de « violation flagrante du code de conduite » concernant la convention de l’ONU sur le changement climatique, reprochant ainsi à l’Azerbaïdjan d’instrumentaliser « la lutte contre le dérèglement climatique pour un agenda personnel indigne« .
« Les attaques directes contre notre pays, ses institutions et ses territoires sont injustifiables », a osé courageusement Agnès Pannier-Runacher, « les propos tenus par l’Azerbaïdjan en faveur des énergies fossiles sont également inacceptables« . Une position « indigne d’une présidence de la COP ».