Alors que la planète s’échauffe et que les catastrophes climatiques s’intensifient, les négociations de la COP29, actuellement en cours à Bakou, avancent péniblement. À cinq jours de la clôture, un consensus sur le financement de l’aide climatique reste insaisissable, menaçant de faire de cette conférence un nouvel échec.
Un besoin urgent : 1.000 milliards de dollars par an
Les discussions portent sur la mise en place d’un fonds d’environ 1.000 milliards de dollars annuels destiné à aider les pays en développement. Cet argent servirait à financer des projets cruciaux, tels que la construction de centrales solaires, l’irrigation agricole ou encore la protection des zones urbaines contre les inondations. L’objectif est clair : inscrire ces engagements dans le cadre onusien d’ici à 2030.
Cependant, la charge ne peut pas reposer uniquement sur les épaules des pays développés. Ces derniers, bien qu’obligés par les textes de l’ONU, demandent des contributions volontaires de grandes économies émergentes comme la Chine. Si Pékin s’est montré coopératif, les discussions à Bakou peinent à sortir de l’ornière.
Tandis que les ministres climatiques débattent dans la capitale azerbaïdjanaise, les regards se tournent vers Rio de Janeiro. Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies, a exhorté les membres du G20 à débloquer la situation. « Sans réduction rapide des émissions, aucune économie du G20 ne sera épargnée par les ravages climatiques, » a-t-il averti.
Le sommet du G20, qui réunit les dirigeants des principales puissances mondiales, pourrait être décisif. Les pourparlers entre Européens et Chinois à Bakou ont offert une lueur d’espoir, mais tout repose désormais sur un compromis global.
Tensions internationales et couacs organisationnels
La COP29 est également minée par des obstacles politiques. La réélection de Donald Trump aux États-Unis a ravivé les craintes d’un retrait américain de l’accord de Paris. De son côté, l’Argentine, dirigée par Javier Milei, adopte une posture ambiguë, laissant planer un doute sur son engagement climatique.
L’organisation de la conférence par l’Azerbaïdjan n’a pas aidé. Dès l’ouverture, des erreurs logistiques ont ralenti les travaux. Les critiques acerbes du président azerbaïdjanais Ilham Aliev à l’encontre de la France n’ont fait qu’accentuer les tensions diplomatiques. Par ailleurs, plusieurs militants écologistes sont emprisonnés dans ce pays, ternissant l’image d’une COP censée symboliser l’unité face à la crise climatique.
Un autre point de discorde concerne la réduction des énergies fossiles. L’accord arraché lors de la COP28 pour un abandon progressif des hydrocarbures est aujourd’hui remis en question. Plusieurs pays, dont l’Inde et les États du Golfe, conditionnent leur engagement à des avancées concrètes sur les financements climatiques.
Vers un échec ou un miracle diplomatique ?
« Nous entamons cette semaine avec une page blanche, » a déploré Veronika Skolasztika Bagi, représentante européenne. Malgré l’ampleur des enjeux, le chemin vers un accord semble encore semé d’embûches.
Le marathon diplomatique se poursuit, entre Bakou et Rio. L’espoir reste permis, mais le temps presse. Pour que la COP29 devienne un tournant, plutôt qu’un énième sommet sans suite, un compromis doit être trouvé rapidement.
La COP29 n’est pas seulement un événement diplomatique. Elle représente l’opportunité de placer l’humanité sur une trajectoire plus durable. Si les promesses ne sont pas tenues, le coût humain, économique et écologique sera incalculable.
Cinq jours pour éviter l’échec : le défi est immense.