Controverse à l’Île-Saint-Denis : Le maire Mohamed Gnabaly ferme un stand marocain et dépose plainte pour harcèlement
Le maire de l’Île-Saint-Denis, Mohamed Gnabaly, a récemment suscité une vive controverse après avoir fermé un stand du Maroc lors de l’événement « Station Afrique », organisé dans le cadre des célébrations des cultures africaines associées aux Jeux Olympiques Paris 2024. Cette décision a suivi un concert de la chanteuse marocaine sahraouie Saida Charaf, au cours duquel elle a exprimé son soutien à la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. M. Gnabaly a justifié la fermeture en invoquant la nécessité de préserver la neutralité politique de l’événement, affirmant que la politique n’avait pas sa place à Station Afrique.
Cette action a entraîné une réaction forte du consulat général du Maroc à Villemomble, qui a qualifié la fermeture de « démarche isolée » et d’ »acte arbitraire ». Le consulat a souligné que les propos de Saida Charaf ne constituaient ni une politisation de l’événement ni une entrave à la neutralité. Les autorités marocaines ont exigé des excuses de la part du maire et se réservent le droit de prendre des mesures pour défendre leur position.
En conséquence, Mohamed Gnabaly et son épouse, d’origine franco-algérienne, sont devenus les cibles de harcèlement et de menaces racistes sur les réseaux sociaux. Le maire a déposé plainte pour insultes racistes et menaces, exhortant l’État français et le ministre de l’Intérieur à réagir face à cette situation. Il a dénoncé les propos haineux visant sa personne et sa famille, illustrant un climat de tension accru.
Cette affaire s’inscrit dans un contexte diplomatique tendu, exacerbé par la récente reconnaissance par la France de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, décision qui a suscité le rappel de l’ambassadeur algérien à Paris. Le maire Gnabaly, connu pour ses liens avec des figures politiques algériennes, notamment avec l’ambassadeur algérien, Said Moussi, se retrouve ainsi au cœur d’une polémique internationale. La mairie de l’Île-Saint-Denis avait pourtant entretenu de bonnes relations avec le consulat marocain, mais cette controverse menace désormais ces liens.