Contre-attaque ukrainienne dans la région de Koursk : la Russie accuse, l’Ukraine avance

Entrevue 1

L’armée russe a annoncé ce dimanche 5 janvier que l’Ukraine a lancé une contre-attaque dans la région de Koursk, une zone frontalière où Kiev contrôle déjà plusieurs centaines de kilomètres carrés depuis une offensive menée en août 2024. Selon Moscou, cette manœuvre ukrainienne vise à freiner l’avancée des troupes russes dans la région.

Une attaque d’envergure, des réponses russes musclées

D’après un communiqué de l’armée russe, l’assaut a été déclenché aux alentours de 9h00 (06h00 GMT). « Le groupe d’assaut ukrainien a été vaincu par l’artillerie et l’aviation », assure Moscou, tout en indiquant que l’opération de destruction des unités ukrainiennes se poursuit.

Depuis août 2024, l’Ukraine contrôle plusieurs points stratégiques dans la région, dont la ville de Soudja. Les récits divergent toutefois sur l’ampleur des gains ukrainiens. Des sources russes, relayées par des blogueurs militaires et des chaînes Telegram proches du Kremlin, évoquent une tentative ukrainienne de s’emparer de Berdine, à environ 20 kilomètres de la frontière. Ces sources estiment à 2 000 le nombre de soldats ukrainiens engagés dans des attaques menées par petits groupes.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré que l’armée russe a subi des pertes significatives, estimant qu’en 48 heures, un bataillon entier aurait été neutralisé, soit plusieurs centaines de soldats. Il affirme également que les forces russes ont été surprises par des attaques multiples et simultanées dans la région.

« Dans les batailles récentes près de Makhnovka, l’armée russe a perdu jusqu’à un bataillon d’infanterie, incluant des soldats nord-coréens et des parachutistes », a-t-il précisé. Ces pertes seraient un symbole de l’affaiblissement progressif de Moscou dans cette région.

Le chef de l’administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermak, a quant à lui partagé un message cryptique sur Telegram : « Région de Koursk, bonne nouvelle. La Russie reçoit ce qu’elle mérite. » Ce commentaire s’inscrit dans une communication offensive de la part de Kiev, qui continue de mettre en avant ses succès militaires.

Tensions croissantes et incertitudes géopolitiques

Cette offensive survient alors que Donald Trump s’apprête à réintégrer la Maison-Blanche dans deux semaines. L’ancien président américain a appelé à un cessez-le-feu immédiat, tout en promettant un accord de paix pour mettre fin au conflit. Cependant, ses positions restent floues, notamment son opposition aux frappes ukrainiennes sur le territoire russe à l’aide de missiles américains ATACMS, considérées comme une ligne rouge par Moscou.

La nouvelle offensive intervient également cinq mois après un assaut transfrontalier réussi qui avait mis en difficulté les forces russes, y compris les gardes-frontières. Cet épisode avait marqué un échec stratégique pour Vladimir Poutine, qui continue de promouvoir une Russie « souveraine » malgré les revers sur le terrain.

Alors que les combats s’intensifient dans la région de Koursk, les regards se tournent vers les alliés de l’Ukraine, qui doivent se réunir jeudi à la base américaine de Ramstein, en Allemagne. Volodymyr Zelensky espère obtenir davantage de systèmes de défense antiaérienne pour contrer les frappes russes, alors que Kiev continue de pousser son avantage sur plusieurs fronts.

La guerre en Ukraine entre ainsi dans une nouvelle phase, où les batailles sur le terrain et les jeux diplomatiques internationaux redessinent les équilibres. Le rôle des acteurs externes, tels que les États-Unis et l’Europe, sera déterminant dans les semaines à venir.

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Journaliste, chroniqueur et producteur, Radouan Kourak est un passionné d’histoire et de politique. Il se distingue par son goût pour l’analyse, le débat, le pluralisme et la confrontation d’idées. Repéré par Cyril Hanouna, il est un habitué des plateaux de C8 et CNews, où il intervient avec conviction et réflexion. Il apporte dans les médias, une perspective unique nourrie par sa passion pour la France et son souci de rigueur.

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