Contre-attaque des Macronistes historiques en Macronie

Entrevue 1

La décision du président Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale suite à la victoire du Rassemblement national (RN) aux élections européennes du 9 juin a provoqué un séisme politique en France. Ce choix, qualifié de « paris risqué », semble fragiliser davantage le camp présidentiel, entraînant une vague de mécontentement et de désaccord parmi les cadres de la macronie.

Édouard Philippe et Horizons prennent leurs distances

L’ancien Premier ministre Édouard Philippe, leader du parti Horizons et allié de Macron, a exprimé son profond désaccord avec cette décision. Lors d’une interview sur TF1, il a déclaré qu’Emmanuel Macron avait « tué la majorité présidentielle » par cette dissolution. Philippe a souligné la nécessité de créer une nouvelle majorité parlementaire basée sur des fondations différentes, marquant ainsi une rupture claire avec l’approche actuelle du président.

Gabriel Attal se positionne en Premier ministre élu

Le Premier ministre Gabriel Attal, nommé il y a cinq mois à Matignon par Macron, a également choisi de s’émanciper de son mentor. Lors d’une déclaration devant la presse, il a appelé les Français à le « choisir » comme Premier ministre lors des élections législatives anticipées, se démarquant ainsi de Macron. Attal a insisté sur l’importance de cette élection pour redéfinir l’équilibre des institutions et la pratique du pouvoir en France.

Yaël Braun-Pivet et Bruno Le Maire critiquent ouvertement

La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a exprimé son désaccord en prônant une alternative basée sur la coalition et le consensus. Elle a affirmé que la dissolution n’était pas la seule voie possible et a plaidé pour des accords et des compromis.

De son côté, le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, a critiqué la décision de dissolution, qualifiant les conseillers présidentiels de « cloportes » et soulignant l’inquiétude et l’incompréhension générées par cette annonce. Le Maire a fermement attribué la décision à Macron seul, dénonçant l’absence de plan post-dissolution.

Le sentiment de lassitude et d’abandon

Les critiques à l’encontre de Macron ne se limitent pas aux figures politiques de premier plan. De nombreux députés de la majorité présidentielle ressentent une lassitude et un sentiment d’abandon face à cette décision. Contraints de repartir en campagne, certains élus expriment leur scepticisme quant à ce « pari risqué » qui, selon eux, met en jeu l’avenir du pays.

Les justifications de Macron

Emmanuel Macron a défendu sa décision à plusieurs reprises, soulignant que la dissolution était la seule « décision républicaine » possible après la victoire du RN aux européennes. Lors d’une conférence de presse, il a déclaré que cette dissolution permettait une « clarification des choses » et un retour au « peuple souverain ». Il a réitéré cette justification lors d’un déplacement, expliquant que le désordre à l’Assemblée nationale et le vote massif pour les extrêmes nécessitaient une clarification des choix politiques des citoyens.

Conclusion

La décision de dissoudre l’Assemblée nationale a provoqué une fracture notable au sein de la Macronie, avec plusieurs cadres clés exprimant ouvertement leur désaccord et prenant leurs distances avec Emmanuel Macron. Cette situation souligne les tensions croissantes et les défis à venir pour le président et son camp politique alors que la France se prépare pour les élections législatives anticipées.

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