La situation au Liban s’aggrave de jour en jour, suite à l’intensification des échanges de tirs entre l’armée israélienne et le Hezbollah, l’organisation chiite libanaise soutenue par l’Iran. L’Union européenne, par la voix de son chef de la diplomatie, Josep Borrell, s’est déclarée « extrêmement préoccupée » par les récents affrontements meurtriers à la frontière libano-israélienne. L’UE appelle à un cessez-le-feu « urgent » le long de la ligne bleue, zone frontalière historique qui sépare les forces libanaises et israéliennes depuis l’an 2000.
Dans un communiqué, M. Borrell a exprimé son inquiétude face à l’intensification des combats qui ont touché non seulement le Liban, mais également la bande de Gaza. « Les civils paient un prix élevé », a-t-il déploré, tout en appelant à des efforts diplomatiques renouvelés pour empêcher une guerre totale.
Cette inquiétude est partagée par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui a averti du danger que représente cette escalade pour la région. S’exprimant lors d’un entretien à CNN, M. Guterres a comparé la situation actuelle à celle de Gaza, craignant que le Liban ne devienne « un autre Gaza » si le conflit continue de s’intensifier. Il a également exprimé son pessimisme quant aux chances d’une trêve, affirmant que ni Israël ni les groupes armés impliqués ne semblent vouloir d’un cessez-le-feu.
Du côté israélien, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré que l’armée israélienne avait infligé au Hezbollah « une série de coups qu’il n’aurait jamais imaginés », après des échanges de tirs intenses dans la nuit de samedi à dimanche. Il a également menacé le Hezbollah de représailles plus sévères si le message n’était pas clair. Le Hezbollah, de son côté, a indiqué être prêt à « tous les scénarios militaires », tout en poursuivant ses attaques en soutien au Hamas palestinien en guerre contre Israël à Gaza. Dans le sud du Liban, les frappes israéliennes ont déjà fait trois morts, selon les autorités locales. Le ministère libanais de la Santé a confirmé ces décès, qui ont eu lieu dans trois villages distincts.
La situation inquiète également les États-Unis, qui, par la voix de John Kirby, porte-parole du département de la Défense, ont prévenu que l’escalade militaire n’était « pas dans l’intérêt » d’Israël. Washington a même exhorté ses ressortissants présents au Liban à quitter le pays tant que des vols commerciaux restent disponibles, redoutant une dégradation encore plus rapide de la sécurité.
Le Moyen-Orient semble être au bord d’une « catastrophe imminente », comme l’a résumé la représentante de l’ONU au Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert, appelant à une solution diplomatique pour éviter un embrasement général.
Alors que la pression internationale pour un cessez-le-feu s’intensifie, il reste à voir si les efforts diplomatiques parviendront à apaiser la situation, ou si la région plongera dans un nouveau cycle de violence généralisée.