Conflit au Parlement européen : la droite s’oppose à la nomination de Rima Hassan

24 juillet, 2024 / Entrevue

Après l’obtention d’un report du scrutin, la droite pourrait aller jusqu’à présenter un candidat pour contrer la mélenchoniste à la rentrée. Au Parlement européen, la droite surveille étroitement Rima Hassan. Proposée par le groupe «The Left» pour la troisième vice-présidence de la commission des droits de l’homme, l’élection de l’Insoumise a été bloquée par le PPE. Habituellement, ce processus à Strasbourg respecte les équilibres politiques de l’Hémicycle et se solde souvent par acclamation. Cette fois, François-Xavier Bellamy s’est opposé à la candidature de l’activiste propalestinienne, seule en lice. «Cela pose un vrai problème que Madame Hassan, qui a légitimé le Hamas et qualifié Israël de “monstruosité”, représente la voix des droits de l’homme au Parlement européen», a-t-il déclaré au Figaro.

Le président de la commission des droits de l’homme, Mounir Satouri (Les Écologistes), regrette une «instrumentalisation politique» perturbant la mise en place de la commission. Bellamy insiste : «Rima Hassan ne sera jamais élue à ce poste», ajoutant que le groupe «The Left» doit proposer un autre candidat pour la réunion de septembre. Si la gauche refuse, le PPE présentera un candidat, assurant une majorité. Bellamy justifie sa position : «On parle d’une militante poursuivie pour apologie du terrorisme en France. Mes désaccords avec elle dépassent les clivages politiques».

Rima Hassan a répondu vivement sur X, dénonçant la «lâcheté» de Bellamy et ajoutant : «Tremblez. Ce n’est que le début». Bellamy, quant à lui, ironise sur leur rencontre au Parlement. Il reproche à Hassan «ses déclarations sur le sujet israélo-palestinien, qui la disqualifient à jamais pour parler de droits de l’homme.»

Élue le 9 juin sur la liste de Manon Aubry, Rima Hassan fut le visage de la campagne Insoumise. Ce lundi, elle a accusé le gouvernement Macron de participer au «nettoyage ethnique des Palestiniens» sur X, et a répété que «les athlètes israéliens ne sont pas les bienvenus à Paris», reprenant les propos polémiques de son collègue Thomas Portes.