L’idéologue Franco-Suisse Alain Soral, connu pour ses positions antisémites, négationnistes et conspirationnistes a aujourd’hui été condamné à 40 jours de prison par le Tribunal fédéral suisse pour discrimination et incitation à la haine en raison de l’orientation sexuelle. Cette décision historique établit un précédent juridique important dans le traitement des discours haineux en Suisse.
C’est la première fois que le Tribunal fédéral suisse se penche sur une affaire impliquant la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle depuis l’introduction de cette norme pénale suite à une votation populaire en 2020. L’arrêt du tribunal a confirmé la condamnation d’Alain Soral pour ses propos homophobes à l’encontre d’une journaliste, marquant ainsi une étape significative dans la lutte contre les discours de haine dans le pays.
L’affaire remonte à l’été 2021 lorsque Alain Soral, résidant en Suisse depuis 2019, a réagi de manière virulente à une enquête journalistique menée par Cathy Macherel de la Tribune de Genève. Dans une interview diffusée sur le site Internet de son association, Soral a proféré des propos dégradants à l’égard de la journaliste, la qualifiant notamment de « grosse lesbienne militante pour les migrants ».
Le Tribunal fédéral a souligné le caractère « rabaissant, déshumanisant et outrancier » des propos tenus par Alain Soral, affirmant qu’ils visaient à inciter à la haine en raison de l’orientation sexuelle de la journaliste. Cette décision marque une reconnaissance juridique de la nécessité de protéger les individus contre les discours discriminatoires et haineux, même sur Internet.
L’histoire judiciaire d’Alain Soral en France, avec 22 condamnations entre 2008 et 2019 pour diffamation et provocation à la discrimination raciale, religieuse, ainsi que pour des propos discriminatoires liés à l’orientation ou l’identité sexuelle, a également joué un rôle dans la décision du tribunal suisse de le condamner à une peine de prison ferme.
Bien que la peine initiale de 60 jours de prison ait été réduite à 40 jours en appel pour des questions de procédure, cette condamnation souligne l’engagement de la Suisse à combattre les discours de haine et à protéger les droits des minorités sexuelles. Alain Soral, en dépit de ses prétentions à la liberté d’expression, a été jugé pour avoir dépassé les limites de la critique et de la liberté d’opinion en tenant des propos haineux et discriminatoires.