Une étude canadienne a révélé que la prise de suppléments de « mélatonine » pourrait aider à compenser les dommages causés à l’ADN en raison des périodes de travail de nuit.
Les chercheurs de l’Institut de recherche sur le cancer de l’Université de la Colombie-Britannique ont expliqué que cela se produit en renforçant la capacité du corps à réparer ces dommages. Les résultats ont été publiés mardi dans la revue « Occupational & Environmental Medicine ».
Les travailleurs en équipes de nuit souffrent d’une baisse de la production naturelle de « mélatonine » pendant la nuit, ce qui réduit la capacité du corps à réparer les dommages oxydatifs causés à l’ADN, augmentant ainsi le risque de certains types de cancer, selon les chercheurs.
Les suppléments de « mélatonine » sont utilisés pour améliorer la qualité du sommeil et réguler l’horloge biologique, car il s’agit d’une hormone naturelle produite par le cerveau en réponse à l’obscurité. Toutefois, certaines personnes peuvent avoir besoin de suppléments pour compenser son déficit.
Pour déterminer si la prise de suppléments de « mélatonine » pourrait aider à compenser les dommages à l’ADN, les chercheurs ont mené une expérience auprès de 40 travailleurs de nuit, répartis en deux groupes.
Le premier groupe a pris une dose quotidienne de 3 milligrammes de « mélatonine » avec les repas, une heure avant de dormir pendant la journée, pendant 4 semaines consécutives. Le deuxième groupe a pris un placebo selon le même calendrier.
Des échantillons d’urine ont été prélevés sur les participants pendant leurs périodes de sommeil diurne et leurs périodes de travail de nuit, avant et après les 4 semaines de l’étude. De plus, les participants portaient des dispositifs de suivi pour mesurer la durée du sommeil pendant la journée.
Les résultats ont montré que les niveaux de « 8-OHdG », un indicateur de la capacité du corps à réparer les dommages à l’ADN, étaient supérieurs de 80 % pendant le sommeil diurne chez le groupe ayant pris de la « mélatonine », par rapport au groupe ayant pris le placebo, ce qui suggère une amélioration du processus de réparation.
Les chercheurs ont indiqué que ces résultats soutiennent l’idée que la prise de suppléments de « mélatonine » pourrait être un moyen efficace de renforcer les mécanismes de réparation de l’ADN, et ainsi réduire les risques pour la santé associés au travail de nuit.
Malgré l’importance de ces résultats, l’équipe de recherche a reconnu que la taille de l’échantillon était petite et que la plupart des participants travaillaient dans le secteur de la santé, ce qui pourrait limiter la généralisation des résultats à toutes les catégories de travailleurs de nuit.
Cependant, les chercheurs ont souligné que les dommages oxydatifs à l’ADN causés par une capacité de réparation réduite pourraient être l’un des mécanismes expliquant le lien entre le travail de nuit et l’augmentation du risque de cancer.
L’étude a conclu que ces résultats ouvrent la voie à des recherches plus approfondies, avec différentes doses de « mélatonine » et une étude de ses effets à long terme. Ils ont également précisé que la prise de suppléments de « mélatonine » pourrait devenir une stratégie efficace pour réduire les risques de cancer chez les travailleurs en équipes de nuit.
