Après la chute du régime de Bachar el-Assad le 8 décembre 2024, la Syrie est devenue un terrain de compétition pour les puissances internationales et régionales, avec Israël qui a vu son rôle se renforcer, devenant ainsi un acteur majeur dans le contexte syrien actuel.
Tandis que d’autres puissances se repositionnaient pour protéger leurs intérêts dans la nouvelle Syrie, Israël a intensifié ses opérations militaires et de renseignement, visant des installations militaires clés, des dépôts d’armements stratégiques et d’autres cibles considérées comme menaçant sa sécurité.
Dans ce contexte, Al Jazeera Net a mis en lumière les opérations militaires israéliennes, les menaces qu’Israël a émises à l’égard du nouveau gouvernement syrien, ses interventions internes et ses actions qui suggèrent que l’État hébreu cherche à redéfinir ses lignes rouges selon ses intérêts stratégiques.
Escalade immédiate Dès l’annonce de la chute d’Assad et de sa fuite à Moscou, l’armée israélienne a mené plusieurs centaines de frappes aériennes contre des objectifs syriens, détruisant environ 80 % des capacités militaires terrestres, navales et aériennes de la Syrie.
Les forces israéliennes ont également avancé sur plusieurs kilomètres dans la zone tampon du Golan syrien occupé, et les frappes se sont intensifiées, atteignant 352 attaques aériennes dans 13 gouvernorats syriens, selon des observateurs locaux. Ces frappes ont visé des sites d’armements avancés, des systèmes de défense aérienne, des missiles guidés, ainsi que des avions, hélicoptères, tanks et navires de guerre, selon l’armée israélienne.
Ces actions faisaient partie de l’opération « Shem Bashan », un nom inspiré de la Bible, justifiée par Israël comme étant nécessaire pour sa sécurité, afin d’empêcher des armes avancées, notamment chimiques, de tomber entre les mains de ce qu’Israël appelle des « groupes terroristes ».
Le journal Maariv a publié un rapport sur l’angoisse israélienne concernant la chute du régime syrien, confirmant que l’effondrement du gouvernement Assad était une situation redoutée de longue date par Israël, par crainte que des armes russes et iraniennes ne tombent entre de mauvaises mains.
Depuis la chute du régime, les frappes israéliennes ont continué, ciblant plusieurs sites dans le sud et le centre de la Syrie, y compris un entrepôt de la « 155e brigade de missiles » près de Damas le 5 mars, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme.
Annulation de l’accord de désengagement militaire Simultanément, Israël a pris le contrôle de la zone tampon syrienne de plus de 75 kilomètres, en violation de l’accord de désengagement signé en 1974. Il a aussi occupé des sites stratégiques importants, dont le mont Sheikh.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a salué l’abandon de cet accord et a annoncé que les forces israéliennes resteraient dans la région du mont Hermon pour protéger ses villages et contrer toute menace.
Invasions terrestres et bases militaires Depuis la chute du régime, Israël a pénétré plusieurs points stratégiques dans le sud de la Syrie, comme le mont Sheikh, la forêt de Jabta al-Khashab et d’autres zones. Les incursions israéliennes se sont poursuivies, notamment dans le village de Suwaiseh près de Quneitra le 5 mars, soutenues par des véhicules blindés et des équipements militaires lourds.
Malgré les affirmations d’Israël que sa présence est temporaire, le Washington Post a révélé que le pays est en train de construire de nouvelles bases militaires dans le sud de la Syrie, suggérant une présence de longue durée.
Démilitarisation du sud de la Syrie Le 23 février, Netanyahu a mis en garde la nouvelle administration syrienne, exigeant la démilitarisation totale du sud de la Syrie, notamment dans les gouvernorats de Quneitra, Daraa et Suwayda, soulignant que l’armée israélienne maintiendrait sa position dans le sud à des fins de défense.
