À peine nommé Premier ministre, Michel Barnier fait déjà face à une opposition virulente. Ce samedi 7 septembre 2024, environ 26 000 personnes ont défilé à Paris, selon la préfecture de police, contre ce que La France insoumise (LFI) et ses alliés de gauche qualifient de « coup de force » orchestré par Emmanuel Macron. LFI revendique un chiffre bien plus élevé, avec 160 000 manifestants dans la capitale. À l’échelle nationale, le mouvement aurait mobilisé 300 000 personnes, alors que le ministère de l’Intérieur évoque un total de 110 000 manifestants.
Le cortège parisien, parti de la place de la Bastille à 14h30 pour rejoindre Nation, avait pour objectif de dénoncer ce qui est perçu comme un « déni de démocratie ». La nomination de Barnier, figure historique de la droite, à Matignon, alors que le Nouveau Front populaire (NFP) avait remporté les élections législatives de juillet, est ressentie comme une trahison du vote populaire. Pour les manifestants, la décision de Macron ignore la volonté des Français exprimée dans les urnes.
Les slogans tels que « Macron démission » et « Déni de démocratie » ont rythmé les cortèges à travers la France, illustrant la frustration d’une partie de la population. Le climat social tendu pourrait marquer le début d’un automne mouvementé, alors que la gauche semble décidée à peser dans le débat public et à contester les réformes annoncées par le nouveau gouvernement.
Parmi ces réformes, Michel Barnier a promis de s’attaquer à la question de l’immigration et de rouvrir le débat sur la réforme des retraites. Cependant, ces annonces ont immédiatement suscité des critiques de la part des formations politiques du NFP, qui ont déjà déposé une motion de censure.
La tension politique est palpable, d’autant que Barnier a affirmé lors de son premier déplacement officiel à l’hôpital Necker à Paris qu’il se savait « sous la surveillance de tous les Français ». Cette déclaration intervient après que le leader du Rassemblement national, Jordan Bardella, a rappelé que le nouveau Premier ministre était « sous surveillance » de son parti.
Les prochaines semaines seront décisives pour le gouvernement Barnier, qui doit naviguer dans un climat social et politique particulièrement tendu.