Cocaïne disparue à Marseille : deux policiers de l’antidrogue soupçonnés de corruption

Cocaïne disparue à Marseille : deux policiers de l’antidrogue soupçonnés de corruption

Coup de tonnerre à l’Office antistupéfiants (Ofast) de Marseille. Deux de ses agents, en première ligne dans la lutte contre le narcotrafic, ont été placés en garde à vue lundi 31 mars par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN). Ils sont soupçonnés de corruption, de complicité d’importation de stupéfiants, de vols en bande organisée et de faux en écriture publique, en lien avec la mystérieuse disparition d’une cargaison de 350 kilos de cocaïne lors d’une livraison surveillée en 2023.

Une enquête interne qui éclabousse l’antidrogue

Cette opération, censée permettre de démanteler un réseau, n’a abouti à aucune interpellation. La drogue s’est volatilisée, et les soupçons de manœuvres frauduleuses ont rapidement émergé. Une dénonciation interne a déclenché en janvier 2024 l’ouverture d’une information judiciaire. Des perquisitions « inédites » ont ensuite été menées dans les locaux de l’Ofast à Marseille. La hiérarchie, selon les premiers éléments, aurait elle-même signalé des anomalies dans le comportement de certains membres du groupe d’enquête.

L’affaire est désormais entre les mains de la Juridiction nationale contre la criminalité organisée (Junalco), qui tente de déterminer si cette disparition résulte de négligences graves ou d’un acte délibéré. Le précédent de Christophe D., un autre policier de l’Ofast jugé en mars pour avoir transmis des informations à un proche de narcotrafiquant, renforce l’inquiétude quant à la porosité possible entre forces de l’ordre et réseaux criminels.

Cette affaire éclate alors que l’Ofast est censé représenter l’élite de la lutte antidrogue en France. Créé en 2020 pour succéder à l’Ocrtis, déjà entaché par des scandales, l’office a pour mission d’éradiquer les gros trafics. À Marseille, ville gangrenée par la drogue selon plusieurs magistrats auditionnés par la commission d’enquête parlementaire, l’affaire soulève des interrogations sur l’intégrité même des unités spécialisées.

Si les faits sont avérés, ce serait un nouveau coup dur pour la crédibilité de la police dans la lutte contre le narcotrafic. L’IGPN devra déterminer si ces agissements sont isolés ou symptomatiques d’un phénomène plus profond de « corruption de basse intensité », déjà dénoncé par plusieurs magistrats marseillais.

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Journaliste, chroniqueur et producteur, Radouan Kourak est un passionné d’histoire et de politique. Il se distingue par son goût pour l’analyse, le débat, le pluralisme et la confrontation d’idées. Repéré par Cyril Hanouna, il est un habitué des plateaux de C8 et CNews, où il intervient avec conviction et réflexion. Il apporte dans les médias, une perspective unique nourrie par sa passion pour la France et son souci de rigueur.

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