CNOSF et FFF en colère : le gouvernement tourne le dos au sport français

Entrevue 1

Le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) et la Fédération française de football (FFF) montent au créneau face à une décision qu’ils qualifient de « coup dur » pour le sport national. Dans le cadre du projet de loi de finances 2025, une réduction drastique de plus de 100 millions d’euros du budget du ministère des Sports avait déjà été prévue. Une amputation budgétaire qui portait le total à peine au-dessus du milliard d’euros, soit seulement 0,2 % du budget de l’État. À cette situation préoccupante s’ajoute un nouvel amendement, déposé ce 16 janvier, qui prévoit une baisse supplémentaire de 34 millions d’euros.

« C’est une marginalisation pure et simple d’un secteur essentiel à la vie de la nation », déplore le CNOSF. Le sport, au-delà des performances olympiques, est un pilier de l’inclusion sociale, de la santé publique et de la cohésion nationale. Les Jeux de Paris 2024 en ont été la démonstration éclatante. Réduire encore les moyens alloués, c’est affaiblir notre capacité à relever ces défis cruciaux.

La FFF souligne de son côté l’importance de maintenir les crédits pour le sport, surtout après le succès des Jeux olympiques et paralympiques. « Ces événements devaient laisser un héritage durable à notre pays. Couper dans les budgets revient à trahir cette promesse et à tourner le dos à l’élan populaire et à l’espoir qu’ils ont suscités », insiste l’organisation. Pour elle, les moyens d’intervention de l’État dans le domaine sportif sont essentiels pour la cohésion sociale et le maintien d’une jeunesse dynamique et éduquée.

L’ex-ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, n’a pas mâché ses mots face à cette décision qu’elle juge « inadmissible ». « Le sport a déjà consenti des efforts conséquents. Lui demander davantage est injuste et contre-productif, surtout au vu de son rôle crucial pour la nation », a-t-elle déclaré. Léon Marchand, quadruple champion olympique, a réagi avec sarcasme à cette annonce, exprimant ainsi la frustration d’un secteur qui se sent abandonné.

Cette coupe budgétaire, loin d’être un simple ajustement financier, risque d’amoindrir l’accès au sport pour tous, une valeur fondamentale de notre société. Face à la montée des tensions sociales, investir dans le sport, c’est investir dans l’avenir de la nation. La souveraineté sportive, tout comme la souveraineté économique, est un enjeu stratégique que le gouvernement Bayrou semble ignorer.

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Journaliste, chroniqueur et producteur, Radouan Kourak est un passionné d’histoire et de politique. Il se distingue par son goût pour l’analyse, le débat, le pluralisme et la confrontation d’idées. Repéré par Cyril Hanouna, il est un habitué des plateaux de C8 et CNews, où il intervient avec conviction et réflexion. Il apporte dans les médias, une perspective unique nourrie par sa passion pour la France et son souci de rigueur.

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