Trois jours après une déclaration controversée sur BFMTV où elle appelait à la régularisation de tous les sans-papiers, Lucie Castets, figure de proue du Nouveau Front populaire et pressentie pour Matignon, clarifie ses propos dans une récente interview accordée au journal Libération. Critiquée par une frange de la gauche, notamment par des figures socialistes comme Olivier Faure et Ségolène Royal, Castets a tenu à rectifier le tir concernant ses intentions sur la politique migratoire.
Dans son entretien, elle affirme que la question de savoir s’il faut “régulariser tout le monde ou pas” est mal posée. L’ancienne directrice financière de la Ville de Paris rejette l’idée d’une régularisation basée uniquement sur l’emploi et plaide pour une approche plus nuancée qui prend en compte le temps de présence en France, la scolarisation des enfants et la situation familiale des individus. “Il y a des personnes qui sont ici depuis des dizaines d’années et qui ont construit leur vie ici. Ces gens doivent pouvoir être régularisés”, explique-t-elle.
Toutefois, elle souligne que la régularisation ne peut pas être automatique. Elle met en avant la nécessité pour les sans-papiers de s’intégrer dans la société et de travailler dans des conditions décentes, ce qui justifie selon elle l’accès aux papiers légaux.
Castets tente également de dissiper les accusations de laxisme, exacerbées par le timing malheureux de ses commentaires sur BFMTV, qui sont survenus juste avant l’annonce de l’arrestation d’un suspect dans un crime majeur en Suisse. Elle précise que ceux ayant des antécédents criminels graves ne devraient pas bénéficier de régularisation.
L’entretien met aussi en lumière les frustrations de Castets vis-à-vis du format de l’interview sur BFMTV, qui ne lui aurait pas permis de développer pleinement sa pensée, laissant le débat se résumer à une binarité simpliste. Elle regrette de s’être laissée piéger par ce format et réitère son intention de critiquer l’inefficacité des politiques migratoires accumulées au fil des ans.
En conclusion, Lucie Castets se positionne non seulement comme une critique de la gestion actuelle des migrations par le gouvernement, mais aussi comme une voix importante au sein du nouveau cartel des gauches, toujours en quête de solutions viables et humaines pour les migrants.