Chute de Bachar al-Assad : Ankara veut une Syrie unie et inclusive

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Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a plaidé lundi pour la formation d’un « gouvernement inclusif » en Syrie, à la suite de la chute du président Bachar al-Assad, renversé dimanche par une offensive éclair des rebelles.

S’exprimant devant un parterre d’ambassadeurs à Ankara, M. Fidan a exhorté la communauté internationale, et plus particulièrement les Nations unies, à soutenir le peuple syrien dans cette phase de transition délicate. « Nous souhaitons une Syrie où les différents groupes ethniques et religieux coexistent en paix, portée par une approche gouvernementale inclusive », a-t-il déclaré.

La fin du régime Assad : une nouvelle ère pour la Syrie

La prise de Damas par la milice islamique Hayat Tahrir al-Sham (HTS), sans véritable opposition des forces gouvernementales, a marqué un tournant majeur. Le président Assad, qui avait dirigé le pays pendant 24 ans, a quitté précipitamment la capitale syrienne pour se réfugier en Russie avec sa famille. Cette chute met un terme à des décennies de régime autoritaire, mais laisse la Syrie dans une incertitude profonde.

Pour Ankara, cette période de transition représente une opportunité de refonder le pays sur des bases démocratiques et inclusives. « Une nouvelle Syrie doit émerger, capable de nouer des relations harmonieuses avec ses voisins et de stabiliser la région », a ajouté M. Fidan, précisant que la Turquie est prête à offrir son soutien à cette reconstruction politique et sociale.

Le rôle de la Turquie dans l’après-Assad

La Turquie, qui soutient plusieurs factions rebelles impliquées dans l’offensive contre le régime, réitère son engagement en faveur de l’unité et de la sécurité de la Syrie. M. Fidan a rappelé l’importance de garantir le retour « sûr et volontaire » des réfugiés syriens, alors que près de trois millions d’entre eux vivent actuellement en Turquie.

Ankara prévoit également de jouer un rôle clé dans la reconstruction du pays, en favorisant une collaboration internationale pour rétablir les infrastructures détruites et relancer l’économie syrienne.

Les événements en Syrie restent cependant marqués par une grande volatilité. Les tensions entre groupes rebelles, la menace persistante d’éléments extrémistes, et les intérêts divergents des puissances internationales compliquent l’établissement d’un consensus pour un gouvernement inclusif.

Dimanche, des scènes de chaos ont été rapportées à Damas. Des installations gouvernementales ont été saccagées, et des véhicules incendiés témoignent de la brutalité de l’offensive qui a conduit à la chute du régime. Malgré ces défis, Hakan Fidan se dit optimiste : « Nous poursuivrons nos efforts pour garantir une transition pacifique et aider le peuple syrien à tourner cette page sombre de son histoire. »

La situation reste en évolution rapide, et la communauté internationale suit de près les développements sur le terrain.

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