Le très macroniste Christophe Castaner, ancien ministre de l’Intérieur (2018-2020), vient de faire un choix des plus controversés en rejoignant Shein, le géant chinois de l’ultra fast-fashion. À l’heure où la France s’apprête à légiférer pour limiter les pratiques destructrices de l’industrie textile, cette nomination en dit long sur l’allégeance de l’ex patron de la République en Marche à des intérêts étrangers, bien loin des préoccupations nationales et environnementales.
Ce recrutement de Castaner par Shein n’est pas qu’une simple anecdote d’orientation professionnelle. C’est un symbole d’un système politique français qui semble avoir perdu toute vision souveraine. Alors qu’il a occupé des postes clés dans les gouvernements du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, Castaner avait la responsabilité de protéger les intérêts économiques et sociaux de notre pays. Aujourd’hui, il troque sa casquette de responsable politique Français pour celle de conseiller stratégique dans un groupe dont le modèle économique repose sur l’exploitation des travailleurs et la destruction de notre tissu commercial local.
Shein, cette entreprise chinoise qui a vu son chiffre d’affaires exploser grâce à ses produits bon marché, inonde le marché français et international de vêtements fabriqués à la chaîne, dans des conditions souvent inacceptables. Le modèle même de Shein, basé sur l’obsolescence rapide des articles et leur remplacement à des prix dérisoires, n’est pas seulement une menace pour l’environnement mais aussi pour nos emplois. En faisant le choix de rejoindre ce groupe, Christophe Castaner choisit de servir un acteur majeur de la globalisation débridée, au détriment de l’industrie française du prêt-à-porter, pourtant fragile et en grande difficulté face à la concurrence déloyale des marques étrangères.
Une trahison de notre souveraineté économique
Les mots de la Fédération française du prêt-à-porter féminin sont sans appel : la nomination de Castaner à un poste stratégique chez Shein témoigne d’une « tentative manifeste de lobbying visant à freiner les efforts législatifs en cours » pour encadrer l’ultra fast-fashion. En effet, à quelques jours de l’examen au Sénat de la loi visant à interdire la publicité pour ces produits polluants et à taxer les vêtements fabriqués à l’autre bout du monde, cette décision apparaît comme un coup de poignard porté à la volonté légitime de réguler une industrie dont les dérives écologiques et sociales sont bien connues.
Elle s’inscrit dans un schéma inquiétant : celui d’un ancien ministre français qui se met au service d’une entreprise étrangère pour influencer une législation française essentielle pour la sauvegarde de nos emplois, de nos valeurs et de notre environnement. En rejoignant Shein, Castaner ne fait pas que soutenir un modèle destructeur, il met en péril l’avenir des artisans et des entreprises françaises qui œuvrent dans le respect des très contraignantes normes sociales et environnementales.
La fast-fashion, et plus encore l’ultra fast-fashion, est un fléau pour la planète. La production de vêtements à bas prix entraîne une surconsommation de matières premières, une pollution massive des océans et des sols, sans parler des conditions de travail inhumaines subies par les ouvriers, notamment en Chine, où les travailleurs sont souvent exploités dans des usines insalubres, sans droit du travail et dans des horaires exténuants. Shein, qui a été à maintes reprises accusé de favoriser de telles pratiques, incarne ce modèle que la France se doit de combattre, et non de défendre.
En rejoignant Shein, Christophe Castaner soulève des interrogations sur les liens entre l’élite politique française et les grandes multinationales étrangères. À un moment où la France s’engage dans des débats cruciaux sur la régulation de l’industrie textile, cette décision est perçue comme un frein aux efforts législatifs en cours. Bien que l’ancien ministre défende son rôle au sein de l’entreprise, l’impact de telles nominations sur les politiques publiques et l’avenir de l’industrie locale mérite un examen attentif. En tout état de cause, cette nomination rappelle l’importance de maintenir une vigilance constante sur les influences extérieures dans les décisions qui touchent à la souveraineté économique et sociale du pays.