Christophe Béchu critique la gestion du logement par le ministère de l’Économie

25 juillet, 2024 / Entrevue

Dans une récente interview accordée à La Tribune, Christophe Béchu, ministre démissionnaire de la Transition écologique, a vivement critiqué la gestion du secteur du logement par le ministère de l’Économie et des Finances, dirigé par Bruno Le Maire. Selon Béchu, une évaluation erronée des coûts et des bénéfices du logement entraîne des décisions politiques inappropriées.

Béchu a souligné qu’en 2022, le secteur du logement a généré 91 milliards d’euros de recettes pour le budget de l’État, tandis que les dépenses publiques s’élevaient à 41 milliards d’euros, soit un solde positif de 50 milliards d’euros. Cependant, il déplore que « Bercy se concentre sur ce que le logement coûte sans voir ce que ça rapporte. »

Le ministre démissionnaire a évoqué une lettre adressée à la Première ministre Élisabeth Borne en février 2023, dans laquelle il proposait des pistes d’amélioration pour le secteur. Toutefois, il estime que ses suggestions n’ont pas été entendues par le ministère des Finances.

Malgré ses critiques, Béchu a soutenu certaines mesures controversées du gouvernement. Il a défendu la suppression du dispositif Pinel à la fin de 2024, affirmant que les incitations fiscales pour les investisseurs immobiliers ne garantissent pas l’accès au logement pour tous. De même, il a justifié la réduction d’un milliard d’euros du budget de Maprimerénov’, soulignant la nécessité de résoudre les problèmes juridiques liés aux copropriétés pour avancer dans les rénovations.

Béchu a également pointé du doigt un problème local dans la crise de la construction, exacerbée par la pandémie de Covid-19. Il a observé que « les gens ne veulent plus de voisins » et que cela influence les décisions des maires, souvent sensibles aux pétitions des habitants contre les nouveaux projets immobiliers.

En outre, il a souligné le décalage entre la hausse des prix de l’immobilier et la stagnation des salaires, rendant l’achat de biens de plus en plus difficile pour les ménages. Avec le vieillissement de la population, l’héritage n’est plus un levier d’achat, contribuant ainsi à un sentiment de déclassement parmi les Français.

En conclusion, Christophe Béchu a plaidé pour une meilleure prise en compte des bénéfices économiques du secteur du logement et une approche plus équilibrée dans la politique immobilière du pays.