La ville de Nice, sous l’impulsion de son maire Christian Estrosi, s’engage fermement dans la régulation des locations touristiques de type Airbnb. En réponse à la récente loi « anti-Airbnb » adoptée le 7 novembre dernier, Estrosi annonce son intention de diminuer de « 50 % » le nombre d’appartements loués sur les plateformes. Cette mesure vise à contrer l’impact de ces locations sur la disponibilité de logements à long terme pour les Niçois et à limiter le phénomène de surtourisme, particulièrement dans le Vieux-Nice, quartier le plus saturé de la ville.
Depuis des mois, la municipalité niçoise met en place des actions restrictives. En juillet, elle a adopté une limitation de la durée des autorisations temporaires de location à un an, exigeant désormais une demande formelle pour chaque renouvellement. Fin 2023, un arrêté a également interdit l’installation de boîtes à clés sur le mobilier urbain pour décourager les locations de courte durée. Le maire exprime sa volonté d’un « tourisme choisi et non subi », pointant également du doigt un manque de transparence de la part des loueurs Airbnb, 30 % d’entre eux échappant, selon lui, à la taxe de séjour.
Airbnb, quant à elle, n’a pas tardé à réagir. Dans un communiqué adressé à France 3 Côte d’Azur, la plateforme se dit favorable à l’introduction de quotas, à condition qu’ils soient « proportionnés » et basés sur des « données concrètes ». Elle propose de collaborer avec la ville de Nice pour instaurer un modèle inspiré des Sables d’Olonne, où des quotas par zones ont permis un équilibre entre offre de logements et développement touristique durable.
La multinationale rappelle aussi son rôle économique pour la ville. En 2023, les séjours Airbnb auraient généré plus de 4 millions d’euros de taxe de séjour pour Nice. Au-delà des bénéfices directs pour la ville, elle souligne que les locations de courte durée auraient créé une dynamique locale générant 1,4 milliard d’euros de revenus.
Alors que Nice cherche un compromis entre l’attraction touristique et la qualité de vie de ses habitants, le dialogue reste ouvert. Airbnb souhaite poursuivre sa collaboration, affirmant travailler depuis plusieurs années avec des centaines de municipalités pour adapter ses services aux besoins locaux. Reste à voir si un terrain d’entente pourra être trouvé autour de cette nouvelle réglementation.