Loin de se contenter de conquérir l’espace, la Chine s’attaque désormais aux abysses avec un projet aussi ambitieux que controversé : une station sous-marine à plus de 2 000 mètres de profondeur en Mer de Chine méridionale. Officiellement, l’objectif est de révolutionner l’exploration marine, mais cette prouesse technologique soulève quelques sourcils dans les pays voisins, qui soupçonnent un coup géostratégique bien ficelé.
D’ici 2030, Pékin promet un centre de recherche sous-marin capable d’héberger six scientifiques en mission d’un mois. Au programme : surveillance des hydrates de méthane, étude des mouvements tectoniques et pilotage de drones sous-marins. Un projet digne d’un scénario de science-fiction qui pourrait bien redessiner la carte des connaissances océanographiques… mais aussi celle des ressources énergétiques mondiales.
Car si cette station a tout d’une ambition scientifique, son emplacement laisse peu de place au hasard. Située près d’immenses réserves d’hydrates de méthane et de gisements de métaux rares comme le nickel et le cobalt, elle pourrait se révéler un game changer énergétique et technologique pour la Chine. On parle ici de 70 milliards de tonnes d’équivalent pétrole et gaz, de quoi rendre plus d’un pays nerveux.
Surtout que le contexte est déjà tendu en Mer de Chine méridionale. Entre revendications territoriales musclées, pressions militaires croissantes et tensions diplomatiques avec Taïwan, le Vietnam ou les Philippines, cette station pourrait bien devenir un point de friction majeur. Un levier de puissance sous-marin qui offrirait à la Chine un pied encore plus solide dans une zone stratégique contestée.
Alors, cette station sous-marine sera-t-elle un laboratoire scientifique révolutionnaire ou un outil d’influence masqué ? Si Pékin réussit son pari, il ne serait pas surprenant de voir d’autres nations se lancer dans la course aux profondeurs. Une chose est sûre : l’océan n’a pas fini de révéler ses secrets… ni ses enjeux de pouvoir.