Charlie Hebdo : Macron enterre ses Premiers ministres dans une caricature cinglante

Dans sa dernière publication, Charlie Hebdo s’en prend une nouvelle fois à Emmanuel Macron, le représentant sous les traits d’une caricature mordante et cynique. Sous le titre « Dernières volontés », l’illustration signée Juin montre le président de la République en premier plan, tenant une pelle dans ses mains, un sourire carnassier et un œil sardonique fixés sur le spectateur. Macron déclare d’un ton ironique : « Être enterré avec mes chiens ». Derrière lui, cinq tombes apparaissent. Quatre d’entre elles portent les noms de ses anciens Premiers ministres : « Borne », « Philippe », « Castex » et « Attal ». La cinquième tombe reste vide, attendant vraisemblablement un prochain fidèle « toutou » du chef de l’État.

Cette caricature fait écho au contexte politique tendu que traverse Emmanuel Macron. Depuis les dernières élections législatives, le président de la République fait face à une situation inédite. Gabriel Attal, démissionnaire depuis 38 jours, continue d’expédier les affaires courantes en tant que Premier ministre par intérim, établissant un record sous les IVe et Ve Républiques. À ce jour, Macron n’a pas nommé de successeur à Matignon, malgré les critiques croissantes de l’opposition et de certains alliés.

Jean-Luc Mélenchon, leader de la France insoumise, a été particulièrement virulent dans ses critiques à l’encontre du chef de l’État, qu’il qualifie d’« autocrate ». Selon Mélenchon, Macron multiplie les « agressions » envers les institutions démocratiques. Il lui reproche de ne pas respecter le résultat des élections législatives, de ne pas nommer de Premier ministre et de vouloir assumer seul les fonctions de l’exécutif, sans contre-pouvoirs. « Première agression : le résultat du suffrage universel, il s’en fiche. Deuxième agression : il ne désigne pas de Premier ministre. Troisième agression : il se transforme en Premier ministre à la place du Premier ministre », a dénoncé Mélenchon.

La caricature de Charlie Hebdo, avec son humour noir, semble illustrer cette impasse politique dans laquelle Macron se trouve, enterrant symboliquement ses anciens Premiers ministres tout en laissant planer le doute sur l’identité du prochain à rejoindre ses rangs.

Alice Leroy