Charles de Courson : le député au cœur des défis budgétaires pour 2025

09 septembre, 2024 / Entrevue

Alors que la France se trouve à un tournant économique crucial, Charles de Courson, député de la Marne et rapporteur général du budget, émerge comme une figure clé dans les négociations budgétaires pour 2025. Avec une expérience inégalée depuis 1993 au sein de la Commission des Finances de l’Assemblée nationale, son expertise est plus que jamais essentielle, compte tenu du climat politique agité et de la tâche colossale de combler un déficit budgétaire prévisionnel.

La crise budgétaire et l’instabilité politique

D’après le Trésor français, le pays doit trouver 30 milliards d’euros pour l’année prochaine et un montant impressionnant de 100 milliards d’euros d’ici 2028. Cette urgence financière est exacerbée par une instabilité politique croissante, rendant la gouvernance particulièrement difficile. En tant que rapporteur général du budget élu le 20 juillet, de Courson se trouve au cœur de cette situation critique. Sa tâche immédiate est de réaliser un examen approfondi de l’exécution du budget de l’État pour 2024, y compris celui de la sécurité sociale, qui anticipe un manque à gagner de 30 milliards d’euros. Cette situation soulève des questions sur la prévisibilité de ces lacunes fiscales et nécessite des éclaircissements de la part des ministres démissionnaires, Bruno Le Maire et Thomas Cazenave, que de Courson doit auditionner.

La complexité de la mise en œuvre des mesures nécessaires est amplifiée par la majorité fracturée à l’Assemblée. Pierre Moscovici, président de la Cour des comptes, a déjà indiqué que le budget de 2025 sera l’un des plus délicats de la Cinquième République. Le chemin à suivre nécessite un équilibre délicat entre réductions de dépenses significatives et augmentations potentielles des recettes fiscales. Cependant, la coalition politique nécessaire pour adopter de telles mesures reste incertaine, faisant du budget un point de friction potentiel pour des débats sociaux et politiques plus larges.

Le chemin à suivre : un acte d’équilibre

Malgré les controverses, la position de Charles de Courson reste ferme. Connu pour son éthique de travail rigoureuse et son engagement envers la prudence fiscale, il est devenu une voix respectée mais redoutable contre l’autorité gouvernementale excessive et la mauvaise gestion financière. Ses critiques, bien que souvent perçues comme conflictuelles, découlent d’une conviction profonde en la discipline financière et en des politiques sociales équitables.

Pour l’avenir, de Courson plaide en faveur de réformes structurelles complètes pour remédier aux disparités fiscales. Celles-ci incluent la réduction des exonérations de charges sociales et la réévaluation des avantages fiscaux qui entraînent actuellement des pertes de recettes significatives. Il soutient également une plus grande décentralisation des responsabilités fiscales aux collectivités locales, avec l’introduction potentielle d’une version locale de la Contribution Sociale Généralisée (CSG) pour renforcer le lien entre les contribuables et la responsabilité des dépenses publiques au niveau local.

Alors que la France navigue à travers ces défis fiscaux, le rôle de Charles de Courson est essentiel pour façonner le débat et orienter le pays vers une trajectoire économique durable. Ses propositions, visant à revitaliser les politiques fiscales par l’autonomisation locale et la responsabilité sociale, seront sans aucun doute au centre des discussions alors que la France se prépare à élaborer et à débattre de son prochain budget dans des circonstances difficiles.