Charles de Courson alerte sur un budget 2024 en péril : « Le mur est juste devant nous »

04 septembre, 2024 / Entrevue

Alors que le choix du nouveau Premier ministre se fait toujours attendre, l’Assemblée nationale s’impatiente à l’idée de démarrer les discussions budgétaires. Charles de Courson, député LIOT et rapporteur général du budget à l’Assemblée prédit dans une interview au Parisien des années particulièrement difficiles sur le plan budgétaire et appelle à des compromis pour éviter une crise économique majeure.

Les premières notes budgétaires pour 2024, reçues par Charles de Courson, font état de pertes significatives de recettes. Les prévisions sur la TVA, l’impôt sur les sociétés et l’impôt sur le revenu sont en baisse, tandis que la Sécurité sociale et les droits de mutation enregistrent également des écarts préoccupants. En somme, l’écart budgétaire entre l’État, la Sécurité sociale et les collectivités pourrait atteindre une trentaine de milliards d’euros. Les prévisions indiquent un déficit de 5,6 % en 2024, dépassant les 5,1 % initialement attendus. Si aucune mesure de redressement n’est appliquée, ce déficit pourrait grimper à 6,2 % en 2025.

Un budget difficile à faire adopter

Face à cette situation, Charles de Courson appelle à une « révolution culturelle » pour réapprendre à faire des compromis, tant sur le plan des recettes que des dépenses. Le député met en garde contre un possible placement sous la tutelle du FMI et de l’Union européenne si des efforts considérables, à hauteur de 30 à 40 milliards d’euros d’économies en 2025, ne sont pas réalisés. Selon lui, l’adoption du budget 2024 est loin d’être garantie, et la situation politique actuelle, marquée par l’absence de majorité et l’attente d’un nouveau gouvernement, complique encore la prise de décisions.

Charles de Courson prévoit que les années 2025, 2026 et 2027 seront extrêmement compliquées sur le plan budgétaire. La crise politique actuelle, marquée par l’absence de majorité claire, ne favorise pas l’adoption de mesures courageuses. Même avec un nouveau gouvernement en place, la mise en œuvre d’un programme économique solide et soutenu par une majorité semble incertaine.

Pour l’heure, la France fait face à un « mur » budgétaire imminent, et des efforts significatifs seront nécessaires pour respecter les engagements européens.