Sept ans après l’émergence du mouvement #MeToo, une récente enquête de l’Ifop pour le magazine « Elle » révèle des changements significatifs dans les comportements de séduction en France, témoignant d’une évolution vers plus d’égalité et de respect mutuel dans les interactions amoureuses.
D’après cette étude, réalisée en ligne début août 2024 auprès de 1 004 personnes, plus d’un quart des Français (26%) ont modifié leur manière de séduire, avec une proportion plus élevée chez les hommes (35%) et parmi les cadres et les professions intellectuelles supérieures (36%). Ces chiffres suggèrent une prise de conscience accrue des enjeux de consentement et de respect de l’autre.
Consentement et nouvelles pratiques de séduction
La notion de consentement prend une place centrale, 80% des sondés affirmant y être plus attentifs. Cette tendance se vérifie aussi bien chez les hommes que chez les femmes, mais elle est particulièrement marquée chez les hommes, 65% d’entre eux déclarant réfléchir davantage à la manière d’aborder une personne qui leur plaît.
Les femmes, de leur côté, se sentent plus libres d’exprimer leurs désirs et leurs limites : 74% d’entre elles indiquent se sentir plus à l’aise pour dire non ou manifester leur désaccord, et 71% affirment exprimer plus clairement leurs désirs et leurs limites en matière de séduction et de sexualité.
Le défi de la galanterie
La question de la galanterie traditionnelle est également réexaminée. Bien que 77% des Français considèrent les gestes de courtoisie quotidienne comme une forme de politesse plutôt que comme un symbole du patriarcat, il existe une méfiance croissante, notamment parmi les militants féministes, 38% des femmes très féministes de moins de 35 ans considérant la galanterie comme sexiste.
Différences générationnelles et perspectives
L’étude met en lumière des différences générationnelles significatives. Les jeunes, en particulier, sont plus enclins à considérer que le consentement doit être explicite et clairement formulé, 81% des moins de 35 ans soutenant cette idée contre 73% des plus de 65 ans.
Les comportements de séduction évoluent donc vers plus de civilité, avec un attachement à des pratiques moins agressives et plus respectueuses des désirs de chacun. Cela indique un déplacement significatif de la frontière entre ce qui était autrefois perçu comme acceptable et ce qui ne l’est plus aujourd’hui.
Conclusion
L’enquête Ifop illustre bien comment #MeToo a contribué à transformer en profondeur les rapports de séduction en France. Si le chemin vers une égalité complète reste encore parsemé d’obstacles, les résultats montrent que les principes de respect mutuel et de consentement sont désormais mieux intégrés dans les pratiques courantes, promettant des relations plus saines et équilibrées pour les générations futures.