Le 4 mars 1832, Jean-François Champollion s’éteint à Paris, emporté par une maladie à l’âge de 41 ans. Linguiste, historien et égyptologue de génie, il est l’homme qui a percé le mystère des hiéroglyphes, redonnant ainsi vie à la civilisation des pharaons. Grâce à ses recherches acharnées et à son intuition exceptionnelle, il a réussi à décrypter l’écriture sacrée des anciens Égyptiens, ouvrant la voie à l’égyptologie moderne. Pourtant, son immense découverte, annoncée au monde scientifique en 1822, ne lui apportera que peu de reconnaissance de son vivant. Fragilisé par des années de travail intense, il meurt prématurément, laissant derrière lui une œuvre colossale qui révolutionnera la connaissance de l’Égypte antique.
Un génie précoce au service des langues anciennes
Né le 23 décembre 1790 à Figeac, dans le Lot, Jean-François Champollion est un enfant prodige. Très tôt, il se passionne pour les langues anciennes et apprend le latin, le grec, l’hébreu, l’arabe et le syriaque. Encouragé par son frère aîné Jacques-Joseph, il s’oriente vers l’étude des civilisations orientales et se fascine pour l’Égypte. À seulement 16 ans, il présente à l’Académie des sciences de Grenoble un essai sur la géographie de l’Égypte antique. Convaincu que le copte est la clé du déchiffrement des hiéroglyphes, il consacre des années à l’étude de cette langue. Mais c’est en 1822 qu’il réalise la percée décisive : en comparant les inscriptions de la pierre de Rosette, il découvre que les hiéroglyphes ne sont pas de simples symboles, mais un système mixte combinant phonétique et idéogrammes. Cette révélation majeure, exposée dans sa célèbre Lettre à M. Dacier, marque le début de l’égyptologie scientifique.
Un destin brisé, un héritage éternel
Malgré son génie, Champollion doit lutter contre l’indifférence et la jalousie de certains savants de son époque. En 1826, il est enfin nommé conservateur du département des Antiquités égyptiennes du Louvre, où il organise les premières collections égyptologiques. En 1828, il réalise son rêve en partant pour une expédition en Égypte, où il peut enfin confronter ses théories aux monuments et aux inscriptions sur place. Mais cette mission l’épuise et aggrave son état de santé déjà fragile. De retour en France, il travaille sans relâche à son Grammaire égyptienne, œuvre inachevée qui sera publiée après sa mort. Sa disparition prématurée ne fait que renforcer son aura : considéré comme le père de l’égyptologie, son travail servira de fondement aux générations futures de chercheurs. Aujourd’hui, son nom est indissociable de la redécouverte de l’Égypte ancienne, et son héritage perdure dans les musées et les universités du monde entier.