« C’était dans notre programme » : le RN se range du côté de LFI pour voter l’abrogation de la réforme des retraites

Entrevue 1

Le Rassemblement national (RN) a annoncé, par la voix de son député Laurent Jacobelli, qu’il soutiendra la proposition de loi déposée par La France insoumise (LFI) pour abroger la réforme des retraites. Cette déclaration marque une première convergence dans les tractations parlementaires en cours.

« Nous serons fidèles à notre programme et nous voterons la proposition de loi », a affirmé Laurent Jacobelli sur BFMTV. Le député de la 8ème circonscription de Moselle a souligné que la proposition de LFI ne passera pas sans les voix du RN. Dès le lendemain des législatives, le sujet d’une possible entente entre les deux partis avait été évoqué.

Jean-Philippe Tanguy, réélu RN dans la Somme, avait critiqué plus tôt sur X la méthode employée par LFI, rappelant que les Insoumis avaient promis une abrogation par décret en cas de victoire. « Finalement, ce ne sera qu’une énième proposition de loi », a-t-il commenté, qualifiant la gauche « d’escrocs ».

La gauche ne revendique pas les votes RN

Malgré cette convergence sur le vote, il n’est pas question d’alliance entre les deux partis. La gauche n’a pas sollicité le soutien du RN pour sa proposition de loi. « Lorsque nous la soumettrons à l’Assemblée nationale, chacun prendra ses responsabilités pour savoir s’il veut, oui ou non, faire tomber un gouvernement sur la question de l’abrogation de la retraite à 64 ans », a déclaré Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’Assemblée, sur France Inter.

Laurent Jacobelli a également souligné que la proposition de loi et non un décret signifiait que LFI avait abandonné l’idée de former un gouvernement. Éric Coquerel, député LFI reconduit à la tête de la Commission des finances, a maintenu la possibilité d’une arrivée au pouvoir de la gauche. Il a expliqué que si la gauche gouvernait, elle utiliserait un projet de loi pour abroger la réforme des retraites, et que si elle ne gouvernait pas, elle déposerait une proposition de loi. Cette proposition pourrait être examinée à la rentrée, alors que le Nouveau Front Populaire (NFP) n’a pas encore trouvé un consensus sur un candidat pour Matignon.

Hector M.

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